Il n’y a pas lieu de parler de dépassement du plafond des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, ni d’abus de faiblesse à l’encontre de Liliane Bettencourt, ni de marchés de fournitures de sondages, ni encore d’une proximité avec un Bernard Tapie très favorisé. Il ne s’agit pas d’évoquer des rétrocommissions sur des ventes d’armes finançant la campagne d’Edouard Balladur ni des liens de l’ancien président avec le Qatar. 

Le 4 décembre dernier Michel Barnier était censuré, c’est François Bayrou qui s’installa sur le siège sans doute éjectable de l’ancien Premier ministre.

On dit qu’il a rêvé de l’Élysée et peut-être en rêve encore… pour l’instant il se contentera de Matignon et de l’équation qu’il a à résoudre : gouverner un pays avec moins d’un tiers des députés acquis à son discours. Lui qui a théorisé le dépassement des clivages gauche/droite pour s’émanciper du RPR et préparer ses campagnes présidentielles au centre, va-t-il lui aussi dépendre d’une main tendue par le RN ? L’homme providentiel présenté comme tel par nombre de commentateurs politiques saura-t-il entendre la gauche ? 

Les États-Unis ont un poids si important dans le monde que leur politique intérieure est toujours scrutée avec attention. Les analystes ne manquent généralement pas de multiplier les parallèles pour expliquer ce qui se passe ici au regard de ce qui se fait outre-Atlantique. Les acteurs politiques eux-mêmes ne manquent pas de s’en inspirer.

Les mensonges de quelques groupuscules sur le futur contenu de l’enseignement à la vie affective et sexuelle ne peuvent qu’interpeller par leurs similitudes avec ceux colportés en Amérique. Autre point commun, ce qui aurait dû rester dans quelques cercles complotistes est allé jusque dans la chambre législative.

Alors qu’ils luttaient contre l’occupant nazi et le régime d’extrême droite qui lui était acquis, les rédacteurs du programme du Conseil national de la Résistance avaient, sur le chapitre des médias, défini des lignes rouges « [afin d’assurer] la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères  ».

La Fête de l’Humanité, notre fête, est toujours aussi belle. En cette année 2024, elle est bien installée au sud de Paris. Sur un ton fraternel et inclusif, 450 000 personnes ont foulé les allées et participé à 400 débats. Festive, culturelle, populaire et sociale, la fête assume historiquement son rôle par ses espaces de discussion. Un cru marqué par les débats à gauche avec la présence des forces qui composent le Nouveau Front populaire, mais pas seulement.

La nouvelle ministre de l’Éducation Nationale, Anne Genetet, ne connaît pas grand-chose à l’éducation, mais elle a de grandes compétences dans la formation. Longtemps expatriée à Singapour, elle avait créé un site internet intitulé « Help Agency » où elle donnait des conseils pour bien recruter sa « helper ». Les « helpers » sont des employés de maison qui sont en général des jeunes Philippines ou Indonésiennes.

Le grand oral de Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, n’a laissé aucun doute à celles et ceux qui en avaient. Son discours de politique générale s’inscrit dans la droite ligne ultra-libérale du macronisme, teintée de propos sécuritaires et anti-immigration qui n’étaient pas sans rappeler les postures de son ministre de l’intérieur Bruno Retailleau ou les exigences racistes du Rassemblement national vis-à-vis des migrants et de l’immigration.

Coup de force, déni de démocratie, dérive solitaire... Le dictionnaire n’est pas assez riche d’expressions pour qualifier le dévoiement actuel de nos institutions, opéré par le Président de la République Emmanuel Macron, après son refus de nommer Lucie Castets comme Première Ministre d’un gouvernement du Nouveau Front populaire. Invoquant, ironie de l’histoire, une menace pour « la stabilité institutionnelle » de notre pays après avoir lui-même dissout l’Assemblée !

Plusieurs semaines après les législatives qui mettaient le Nouveau Front populaire en première position et alors qu’Emmanuel Macron et son gouvernement démissionnaire prétextaient d’une « trêve olympique » pour maintenir le pays dans l’immobilisme, Fabien Roussel s’exprimait :

Le mouvement olympique est théoriquement marqué par des valeurs d’universalité, de paix et de trêve olympique, de rapprochement et d’amitié entre les nations et les peuples, d’inclusion par les « tous ensemble ».

Ce sens donné et espéré entre en contradiction avec les réalités et les influences géopolitiques, dans un monde dominé par les critères de concurrences capitalistiques. Même logique pour les politiques d’armement et de ventes d’armes qui favorisent et entretiennent les guerres.

Avec le déplacement du chef de l’État, beaucoup avaient espéré la fin de la crise brutale que connaît la Nouvelle Calédonie. Emmanuel Macron, responsable de la situation, sensé apaiser le conflit, a choisi de jeter de l’huile sur le feu en proposant un référendum national pour faire approuver le projet de réforme constitutionnelle visant à dégeler le corps électoral dans le territoire. 

En parlant de « réarmement démographique », Emmanuel Macron s’attaque au sujet de la natalité avec un discours autoritaire. La baisse de la natalité est un enjeu national légitime mais qui peut s’expliquer par de nombreux faits sociétaux, dont l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, l’égalité salariale Femmes-Hommes, les difficultés de garde pour la petite enfance ou bien même l’anxiété relative aux crises à répétition du système économique. 

Le projet de loi sur la fin de vie est arrivé à l’Assemblée nationale le 27 mai dernier, soit presque deux ans après que le « Comité consultatif national d’éthique » a rendu son avis et plus d’un an après la fin de la « Convention citoyenne pour la fin de vie ». Il aura donc fallu du temps pour rédiger ces 21 articles, mais c’est tout de même moins que le temps nécessaire pour rédiger les décrets d’application de la loi de 2016 sur les mêmes sujets, qui ne sont pour certains toujours pas parus.

La réalité de la réforme des retraites de l’année dernière démontre avant tout une paupérisation des seniors. Si le calendrier de mise en place est effectif depuis le premier septembre 2023, les mesures complémentaires qui devaient apporter des garanties supplémentaires pour le niveau de vie des seniors sont toujours en attente d’application. Ces mesures concernent notamment une meilleure prise en compte pour les travailleurs cumulant emploi-retraite, le minimum pension et l’extension des droits pour les travailleurs en situation de handicap. 

Avec, selon la Fondation Abbé Pierre, près de 330 000 personnes à la rue en 2023 – il y en avait 143 000 en 2012 - et un total de 4,15 millions de personnes touchées par le « mal logement » - personnes sans logement personnel, celles vivant dans un lieu trop petit pour elles, privé du confort de base, ou encore une large part des « gens du voyage » subissant de mauvaises conditions d’habitat, le pays connaît une crise du logement qui s’aggrave d’année en année.

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