Le mouvement olympique est théoriquement marqué par des valeurs d’universalité, de paix et de trêve olympique, de rapprochement et d’amitié entre les nations et les peuples, d’inclusion par les « tous ensemble ».
Ce sens donné et espéré entre en contradiction avec les réalités et les influences géopolitiques, dans un monde dominé par les critères de concurrences capitalistiques. Même logique pour les politiques d’armement et de ventes d’armes qui favorisent et entretiennent les guerres.
En particulier l’incapacité à résoudre des conflits majeurs. Pas de trêve, que ce soit entre Israël et Palestine ou entre Ukraine et Russie. Nous sommes loin du rêve olympique !
Si ces Jeux de Paris 2024 (JOP) ont ce goût du magnifique et de l’extraordinaire et sont reconnus comme une réussite au niveau de l’organisation et de la créativité, c’est tant mieux et bravo ! Cette parenthèse d’engouement collectif et de bonheur mis en commun pour célébrer les athlètes et le sport (avec ou sans handicaps) est un moment de fête temporaire dans un monde chaotique. Il apporte ce moment de résilience qu’il faudrait poursuivre.
Le Président a tenté de s’approprier ce mouvement en décrétant une trêve pour contredire le chaos politique qu’il a produit et organisé. Entre manœuvres et utilisations son but était et est d’imposer sa temporalité et son projet politique régressif. Cette tentative de gagner du temps est illusoire, car les réalités sociales frappent à la porte. Ses manipulations ne résoudront rien.
Le Comité international olympiques (CIO) est lui aussi marqué par la domination de l’argent et des corruptions. De même, des groupes de pression existent dans l’attribution des jeux. Quels pays considérés comme pauvres peuvent-ils les recevoir ?
Des entreprises, c’est l’exemple de Coca-Cola ou de LVMH, à dimensions mondialisées et accumulant des milliards de profits privatisés sont des sponsors qui imprègnent l’esprit des Jeux et du sport en général. Quels signes envoie-t-on ? Ceux de l’universalité ou de la puissance par l’argent. L’argument facile de l’excellence est diffusé à l’excès. L’école et la santé devraient être excellentes elles aussi !
Le chauvinisme médiatique et de l’octroi absolu de la médaille interroge, comme celui du classement des médailles, qui sera le premier ? La dimension émancipatrice du sport pour tous et pour chacun.e et des moyens à y consacrer serait révélatrice d’une perspective de réalisation de soi sans dominations. N’est-ce pas premier ?
L’essentiel est de participer et la victoire est toujours ce ravissement qui emporte les foules sentimentales. Comme une délivrance et un défoulement. Vive les jeux... quand-même !