Avec, selon la Fondation Abbé Pierre, près de 330 000 personnes à la rue en 2023 – il y en avait 143 000 en 2012 - et un total de 4,15 millions de personnes touchées par le « mal logement » - personnes sans logement personnel, celles vivant dans un lieu trop petit pour elles, privé du confort de base, ou encore une large part des « gens du voyage » subissant de mauvaises conditions d’habitat, le pays connaît une crise du logement qui s’aggrave d’année en année. À cela s’ajoute l’inflation récente, qui frappe avec d’autant plus de force les ménages populaires, que ceux-ci vivent déjà des conditions de vie précaires et de fins de mois difficiles.
Pour faire face à cette situation critique, les collectivités, tant locales que nationale, ne sont pas à la hauteur des enjeux, avec un nombre insuffisant de constructions, notamment concernant le logement social : 93 000 logements sociaux financés en 2023 – 125 000 en 2016, pour 2,6 millions de ménages en attente.

Afin de limiter, dans le périmètre de leurs capacités, les effets les plus pernicieux de cette pratique nouvelle d’hébergement touristique privatif organisé par des plateformes en ligne – Airbnb, Leboncoin, Booking... les communes les plus fortement impactées ont instauré une taxe de séjour, réglée par les vacanciers et collectée par les hébergeurs : hôtels, campings, meublés de tourisme, chambres d’hôte... 
La plateforme de location Airbnb n’ayant pas respecté le reversement de la taxe de séjour correspondant à son activité locale, l’Île d’Oléron a obtenu la condamnation de l’entreprise par le tribunal judiciaire de La Rochelle à lui verser 1,37 million d’euros, soit dix fois le montant de la taxe de séjour. Particulièrement pugnaces, les élus locaux avaient déjà obtenu la condamnation des société Leboncoin et Booking pour les mêmes raisons.

Cette condamnation démontre, selon l’avocat de la communauté de communes « qu’aucune plateforme, aussi grande soit elle, n’est au-dessus des lois et que les collectivités ne doivent pas avoir peur d’agir. »