En parlant de « réarmement démographique », Emmanuel Macron s’attaque au sujet de la natalité avec un discours autoritaire. La baisse de la natalité est un enjeu national légitime mais qui peut s’expliquer par de nombreux faits sociétaux, dont l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, l’égalité salariale Femmes-Hommes, les difficultés de garde pour la petite enfance ou bien même l’anxiété relative aux crises à répétition du système économique. 

Avec la volonté de créer un nouveau congé de naissance « mieux rémunéré » et plus court, le Président de la république ne semble pas prendre en compte les problématiques auxquelles sont confrontées les jeunes parents. Depuis la réforme des congés maternité/paternité de Najat Vallaud-Belkacem en 2014, avec une réduction de l’indemnisation et de la durée des congés parentaux, le nombre de bénéficiaires est passé de 500 000 en 2014 à 220 000 en 2022. Près de 95 % des congés parentaux sont pris par la mère, une statistique qui ramène forcément à l’inégalité salariale entre hommes et femmes, qui privilégient la continuité de travail du conjoint ayant le revenu le plus élevé.

Un congé qui voit sa durée réduite à nouveau. Comme en 2014 la nouvelle forme du congé de naissance se veut toujours plus courte en durée alors que les places en crèche sont de plus en plus difficiles à trouver. En 2021, 56 % des enfants de moins de trois ans étaient gardés par leurs parents et pour 20 % d’entre eux cette situation n’est pas volontaire mais en raison de l’insuffisance des solutions de garde. Pour l’aspect vie professionnelle, la sortie complète de l’emploi peut être facteur de risque quant au retour à l’activité ou encore au fragile équilibre financier de parents qui, travaillant déjà à temps partiel, ne leur permettrait pas d’obtenir une meilleure indemnisation. 

De par son retour au vocabulaire martial, en plus de l’ingérence dans la sphère privée que cela implique, le chef de l’État nourrit une nouvelle fois les réflexions infâmes de l’extrême-droite.