Bien que le gouvernement ait annoncé en avril son intention de renforcer grandement le secteur de l’industrie solaire, Systovi, l’une des rares usines françaises de production de panneaux photovoltaïques, a été placée en liquidation judiciaire. Cette entreprise implantée à Carquefou et créée en 2008 assemblait jusqu’alors des panneaux solaires à partir de cellules de silicium chinoises et d’autres composants produits en Europe. Côté gouvernement, on estime que l’entreprise Systovi n’avait pas les épaules pour survivre au marché de ce type d’industrie, les projets supposés fournir 40 % de la demande française portent donc sur des gigafactories qui devraient voir le jour d’ici 2025.

Ce secteur industriel connaît une écrasante domination chinoise, qui représente plus de 90 % des ventes en France. L’industrie chinoise produit à la fois les panneaux photovoltaïques intégralement mais surtout les cellules nécessaires à leur fabrication. Une concurrence qui se répercute sur les prix directement, les panneaux produits en France étant quatre fois plus chers. L’heure est donc au licenciement économique pour les 87 salariés de Systovi.

En parallèle, l’année prochaine une usine ouvrira à Hambach en Moselle pour un investissement estimé à 710 millions d’euros. L’usine sera détenue par Holosolis, détenue elle-même par le fond d’investissements hollandais EIT InnoEnergy, le groupe immobilier IDEC, fournisseur d’énergie solaire TSE et également détenue par le groupe nantais Armor qui a rejoint l’actionnariat récemment. Ce site produira environ dix millions de panneaux photovoltaïques par an. En comparaison le site Systovi de Carquefou en produisait 200 000 chaque année.

Une seconde gigafactory devrait s’installer à Fos-sur-Mer dans la zone du Grand Port maritime de Marseille. Étendu sur près de 60 hectares, le projet sous la houlette de Carbon représente un investissement estimé à 1,5 milliard d’euros. L’entreprise nouvellement créée a pour objectif de fabriquer 22 millions de mètres carrés de panneaux photovoltaïques, des plaquettes de silicium et des modules pour toitures, sols et fermes agrivoltaïques. 
Des investissements conséquents qui vont dans le sens d’une production européenne mais qui ne sécurisent pas pour autant la souveraineté industrielle française.