C’est un nouveau coup dur pour l’industrie du département. Saunier Duval, fabricant de chaudières à gaz et de pompes à chaleur électriques, basé à Nantes, annonce la suppression de près de 50 postes de travail sur les 900 que compte l’entreprise. Après la mise en liquidation judiciaire de Systovi, producteur de panneaux photovoltaïques français installé à Carquefou qui emploie 87 salariés, devenues victimes de la concurrence chinoise et du libre-échange, c’est maintenant une autre industrie d’avenir qui est en difficulté.

Filiale du groupe Vaillant, un des leaders mondiaux du secteur qui compte dans ses rangs 17 500 personnes et qui réalise un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros, Saunier Duval a depuis longtemps parié sur le marché de la pompe à chaleur. Un mode de chauffage électrique efficace, auparavant moins cher dans la durée que d’autres types de chauffage - avant la flambée des prix de l’énergie - et moins émetteur de CO2.

Sur le site nantais, 30 millions d’euros ont été investis depuis 2016 dans ce mode de chauffage d’avenir. Une filière qui s’est beaucoup développée pendant plusieurs années mais qui aujourd’hui est confrontée à une baisse d’activité liée à la situation économique globale. En cause, la chute de la construction immobilière depuis deux ans, l’augmentation du prix de l’électricité et la complexité des demandes d’aides d’État, par les particuliers, pour l’achat de cet équipement. Avec ce ralentissement, la direction avait recours au chômage partiel depuis le mois d’octobre 2023. Aujourd’hui, l’annonce du plan social était attendue mais tout à fait évitable. D’abord parce que l’activité de la construction reprend peu à peu et va nécessiter la production accrue de pompes à chaleur. Ensuite parce que l’État peut intervenir, simplifier l’accès aux aides publiques et ainsi soutenir concrètement la filière. Enfin, parce que le groupe Vaillant est solide.

La question de la transition énergétique est un thème central de la campagne des élections européennes. Et l’Europe capitaliste prônée par la droite, l’extrême droite et même par la social-démocratie refuse en réalité, par choix idéologique, de se donner les moyens de réellement défendre et de développer ses industries, ses filières d’avenir, de protéger l’emploi. La concurrence déloyale des panneaux photovoltaïques chinois où les prix élevés de l’électricité fixés par le marché européen sont deux conséquences concrètes subies par les entreprises, mais aussi par les travailleurs français et européens.  Bien heureusement pour le débat politique, Léon Deffontaines, tête de la liste « Gauche unie pour le monde du travail » continue de défendre les relocalisations industrielles, la production française et européenne, un protectionnisme industriel, social, écologique, et de raison.