Cette année avait lieu pour la 35ᵉ fois, du 18 au 23 mars, la Semaine de la presse et des médias dans l’École. Cet événement a pour but de permettre aux élèves des écoles, collèges et lycées d’apprendre à mieux décrypter l’univers des médias, de comprendre ses enjeux culturels et démocratiques, de former leur jugement critique pour forger leur identité de citoyen tout en développant leur goût pour l’actualité.

Il faut reconnaître qu’avec les mutations de tous ordres que connaît le monde médiatique dans son ensemble, cette action menée auprès des jeunes générations est essentielle. Le recul de la presse écrite dans les usages, la fermeture des points de vente physiques, les bouleversements liés au numérique, le discrédit qui frappe les journalistes entraînent une relativisation générale de l’information, laissant libre cours aux pires formes de désinformations, accentuées par des réseaux sociaux boostés au sensationnalisme et à l’émotionnel.

À cela s’ajoute une mainmise toujours plus appuyée des milliardaires sur nos journaux, radios et télés : Vincent Bolloré, Arnaud Lagardère, Bernard Arnault, Xavier Niel, Martin Bouygues, Patrick Drahi, Rodolphe Saadé, les familles Mohn, Dassault et consorts qui investissent dans les médias recherchent de véritables retours sur investissement en terme de diffusion d’idées, rarement progressistes, ce que les récentes auditions à l’Assemblée nationale auront mis en lumière.

C’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron a lancé en octobre dernier les États généraux de l’information, énième consultation citoyenne travaillant à des pistes afin d’assurer l’indépendance de l’information et de redonner confiance dans les médias. Dix axes de réflexion ont été sélectionnés concernant les plateformes, les financements, les protections contre les ingérences et manipulations étrangères, etc. 

Que va-t-il sortir de cette nouvelle concertation à laquelle les syndicats de journalistes, non conviés au démarrage, ont dû faire leur place ? Qu’attendre d’une consultation qui occulte l’inféodation de 90 % des médias français aux seuls grands gagnants du capitalisme ?