Haïti est de nouveau en proie à la violence sur fond de pauvreté, de corruption et de guerres des gangs. Dans ce pays francophone caribéen, premier État noir indépendant, les institutions se sont effondrées et une guerre civile fait rage.
C’est l’un des pays les plus pauvres du monde et son peuple subit depuis des décennies l’instabilité démocratique, les catastrophes naturelles et les crises sanitaires. Aux dictatures (famille Duvallier…) succèdent les régimes autocratiques, seulement interrompus par des coups d’État ou des assassinats, comme ce fut le cas pour le Président Jovenel Moïse en juillet 2021. Le gouvernement provisoire, alors installé par la communauté internationale, devait organiser des nouvelles élections, mais Ariel Henry, Premier ministre par intérim depuis lors, refuse de quitter le pouvoir.
La colère populaire contre l’illégitimité du gouvernement s’ajoute aux difficultés sociales, économiques, humanitaires et sécuritaires.
En 2023, 5000 personnes ont été tuées dans les règlements de compte et les violences de rue. Dans ce contexte, les gangs tentent de renverser Ariel Henry, affrontent la Police et l’Armée, attaquent les sièges des institutions ou ce qu’il en reste… Le racket, les enlèvements et les viols sont devenus le quotidien des haïtiens et 80 % du territoire est aux mains des bandes armées. Pour Catherine Russell, responsable de l’Unicef, « la situation est horrible, pire que quiconque ait vue depuis des décennies ».
Sans l’intervention de la communauté internationale pour recréer les conditions politiques pour des négociations et un nouveau processus démocratique, le pays pourrait s’écrouler.