Depuis le 19 février, une audience est ouverte à la Cour internationale de justice en vue d’émettre un avis consultatif sur la légalité d’occupation des territoires palestiniens par Israël. Ce passage en justice émane d’une résolution adoptée en fin d’année 2022, bien avant l’entrée en guerre d’octobre dernier. 

Bien que cet épisode offre une tribune aux Palestiniens pour plaider, une nouvelle fois, leur cause et interpeller sur les exactions dont ils sont victimes, la guerre actuelle n’entre pas dans le débat sur l’ingérence territoriale. Alors que les positionnements se multiplient en faveur d’un cessez-le-feu immédiat ou d’une trêve humanitaire, la guerre entre Israël et le Hamas continue de faire des victimes civiles. 

Pire encore, les conditions de vie et l’effondrement de l’ordre civil, à certains endroits, mettent un nouveau frein à l’acheminement de l’aide humanitaire. Dans un contexte où l’accès à la nourriture et l’eau potable devient une priorité pour nombre de Palestiniens, ouvrant en parallèle l’augmentation du risque sanitaire et la propagation de maladies infectieuses.

Un bilan humain de plus en plus lourd alors que s’exprime un débat entre le droit palestinien à l’auto-détermination et les enjeux sécuritaires du territoire israélien mais toujours pas sur un cessez-le-feu... Et lors du dernier vote par le Conseil de sécurité de l’ONU, sur un projet de texte porté par l’Algérie en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire, pour la troisième fois, les États-Unis ont fait valoir leur veto. Un seul vote Contre sur les quinze états membres du conseil, une abstention par le Royaume-Uni et treize Pour. Un statu-quo répétitif sur fond de relations américano-israéliennes qui perdurent malgré les nombreuses nations prenant position pour une solution à deux états, que ce soient les pays du monde arabe et ceux de l’Union européenne, mais également venant de puissances économiques comme la Chine qui appelle à la désescalade ou l’Inde qui continue de soutenir la création d’un état palestinien, tout en ayant fermement condamné les actes terroristes du Hamas.
 
Alors qu’à La Haye on s’exprime sur le sort enduré par le peuple palestinien depuis des décennies, l’urgence est désormais d’arrêter la guerre afin d’endiguer un désastre humanitaire déjà avéré.