Et voilà une nouvelle ministre de l’Éducation nationale ! Après le formidable et très court passage d’Amélie Oudéa-Castéra, c’est Nicole Belloubet, ex-membre du Parti socialiste et qui se dit toujours « héritière de Jean Jaurès » (sic) qui s’y colle. Ancienne garde des Sceaux, celle-ci a connu sous son ministère une grève historique en 2020 et s’est attiré les foudres du monde judiciaire avec sa réforme. Elle avait aussi été accusée de tenir des propos sur des affaires judiciaires en cours, comme sur l’affaire Mila.
Pour l’ancienne ministre de l’Éducation, l’école publique n’est pas adaptée à ses propres enfants, considérant que les parents qui choisissent l’enseignement privé au lieu de l’établissement du secteur veulent simplement le meilleur enseignement, comme si ceux qui choisissent le public préfèraient une éducation au rabais ! La première raison du choix du privé aujourd’hui, c’est d’abord les conditions dégradées d’enseignement que l’on trouve dans le public du fait des politiques de baisse de la dépense publique en matière d’éducation.
Les causes sont donc directement liées à la politique du gouvernement et de la majorité dont elle fait partie et qui est au pouvoir depuis 2017. Elles sont même plus anciennes, puisqu’en quinze ans les élèves ont perdu l’équivalent d’au moins une année scolaire, quand la dépense de l’État passait de 7,5 % du PIB à un peu plus de 6 %, dans un moment où l’école accueillait les enfants du baby-boom de l’an 2000 et qui se sont vus imposer une gare de triage avec Parcoursup quand ils ont été en âge d’accéder à l’enseignement supérieur.
Le projet du Président Macron pour l’Éducation nationale est un projet politique néolibéral. Le résultat de cette politique est sans appel : accroissement des inégalités sociales et territoriales, tandis que les officines privées prospèrent en faisant de la réussite scolaire et de l’accès aux savoirs un marché lucratif.
Les communistes ont des propositions concrètes pour l’Éducation nationale : décréter un moratoire sur les fermetures de classes, la gratuité des fournitures scolaires, la revalorisation des métiers de l’éducation, des effectifs limités, de 20 à 25 élèves par classe de la maternelle au lycée, le pré-recrutement en urgence de 20 000 étudiants en L3 pour les former durant deux ans, la titularisation des enseignants contractuels, des AESH, des assistants d’éducation, une véritable formation initiale et continue en lien avec la recherche pour les enseignants et personnels de l’éducation, l’abrogation de Parcoursup et Monmaster, plateformes qui trient et sélectionnent les jeunes diplômés.