Lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a annoncé le durcissement des règles pour les demandeurs d’emploi en fin de droits, peux-tu nous en dire plus sur ce projet ?

Le Premier ministre Attal a annoncé sa volonté de supprimer l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) et une bascule automatique des allocataires de celle-ci vers le RSA. C’est faux et le Premier ministre le sait parfaitement. Pour percevoir l’ASS à taux plein, il faut remplir des conditions d’activité et ne pas dépasser un certain plafond de ressources. L’ASS concerne également certaines professions spécifiques, comme les artistes non-salariés, les marins pêcheurs et les dockers occasionnels.

Concrètement, quelles sont les différences entre l’ASS et le RSA ?

Tout d’abord, les plafonds de ressources à ne pas dépasser pour percevoir l’ASS sont supérieurs à ceux du RSA, mais en plus, certaines ressources qui entrent dans le calcul pour le RSA (prestations familiales par exemple) ne sont pas prises en compte pour l’ASS. Ensuite, l’ASS est versée pour une période de six mois renouvelable contre trois mois pour le RSA. Enfin, contrairement au RSA, l’ASS peut être cumulée trois mois en cas de reprise d’emploi (douze mois en cas de création d’entreprise) avec les revenus d’activité. Bien sûr, le montant de l’ASS, 545,10€ mensuel, est inférieur à celui du RSA (de 607€ à 911€ seul/couple sans enfant), mais les allocataires continuent de valider des trimestres pour la retraite tant qu’ils la perçoivent.

Quelles sont les personnes qui peuvent prétendre à l’ASS ?

L’ASS servait surtout aux personnes qui n’avaient plus droit au chômage (entre autres suite aux réformes gouvernementales de réduction de la durée de l’allocation chômage et au recul de l’âge de la retraite), de survivre en espérant limiter la casse pour la retraite. Elle concerne 322 000 personnes fin 2021 (source Dreets). C’était encore trop pour ce gouvernement !