Les Jeux olympiques qui se dérouleront cet été auront engendré une activité considérable. En effet, près de 11 000 travailleurs sont d’ores et déjà employés pour les chantiers et, à l’approche et pendant l’événement, des centaines de milliers de salariés le seront dans des secteurs tels que l’hôtellerie, la restauration, les transports ou encore la sécurité pour recevoir comme il se doit les 10 millions de touristes attendus. L’importance au niveau mondial de cette manifestation sportive est telle qu’il a paru essentiel de donner à celle-ci une dimension exemplaire en termes de droit du travail. C’est dans cet esprit que, en novembre 2022, le groupe communiste au conseil municipal de Paris portait une délibération intitulée : «  objectif zéro mort au travail » et que Nicolas Bonnet-Oulaldj affirmait que « Paris [serait] capitale de la lutte contre les accidents graves au travail ».

Afin d’obtenir de la part des entreprises travaillant dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 le respect du droit du travail, une charte sociale a été signée  par les organisations syndicales, patronales, et les collectivités locales concernées. 

Cette charte aura permis la participation des syndicats au Comité d’organisation des JO, l’augmentation du nombre d’inspecteurs du travail, la responsabilisation des entreprises à l’égard de leurs sous-traitants concernant la sécurité et le travail illégal, en limitant notamment le niveau de sous-traitance.

Pour Bernard Thibaut, coprésident du comité de suivi de la charte, celle-ci aura donné des résultats plutôt satisfaisants, même s’ils n’auront pas été parfaits : « Selon le dernier décompte (fin décembre 2023), il y a eu 164 accidents dont vingt-cinq accidents graves. C’est trop. 

Mais si l’on rapporte au nombre d’heures effectuées, cela représente quatre fois moins d’accidents que sur les autres chantiers en France ». Il considère par ailleurs que la présence beaucoup plus forte que d’habitude des inspecteurs du travail devrait servir d’expérience pour repenser la sécurité sur les chantiers et ainsi diminuer le taux de mortalité.

Toutefois, un certain nombre de problèmes demeurent, avec des limitations imposées de congés, notamment dans le secteur médical, des dérogations sur le travail dominical, des redéploiements des personnels de police et de gendarmerie, sans parler des réquisitions de chambres de crous, des transferts de sans domiciles fixes, ou encore la saturation prévue des transports en communs...