Plus de 23 000 victimes, des dizaines de milliers de blessés, des milliers de portés disparus et deux millions de personnes déplacées... En trois mois de guerre, la Palestine se trouve dans une situation humanitaire plus que désastreuse. Selon l’Unicef, la moitié des victimes du conflit sont des femmes et des enfants, 55 % des infrastructures d’eau et d’assainissement sont également endommagées et deux hôpitaux sur trois ne fonctionnent plus. Les bombardements ainsi que l’accès humanitaire restreint font désormais ressortir un risque d’insécurité alimentaire aiguë pour le peuple palestinien.
Les négociations et échanges diplomatiques s’accumulent mais pourtant les bombardements continuent et le conflit dépasse maintenant les frontières du territoire israélo-palestinien. Dans le sud du Liban, un haut responsable du Hezbollah a été tué par une frappe israélienne, le 8 janvier dernier, quelques jours après l’assassinat du numéro deux du Hamas à Beyrouth. En Syrie, l’armée israélienne affirme avoir tué Hassan Akasha, appartenant au Hamas également. Des milices pro-Iran sont aussi à l’origine d’attaques de bases américaines en Syrie et en Irak, ce qui a donné lieu à des frappes ciblées de drônes américains en représailles. Enfin au Yémen les houthistes, qui contrôlent une partie du pays, ont ciblé les navires marchands des pays qu’ils jugent alliés d’Israël. Ces tirs de missiles en pleine mer Rouge ont créé une perturbation du trafic de conteneurs dans le canal de Suez, qui représente à lui seul plus d’un tiers du volume mondial. Les forces américaines et britanniques ont répliqué par des frappes sur le territoire yéménite.
Une situation géo-politique instable qui puise dans les tensions entre l’Iran et les États-Unis, dont l’escalade semble tout de même délimitée par la volonté américaine de ne pas déployer de forces militaires au sol. Par ailleurs, ces multiples affrontements n’aident en rien à la tractation d’un cessez-le-feu pourtant capital pour la survie du peuple palestinien.