Après d’âpres discussions, une fumée blanche est enfin sortie de la conférence pour le climat de Dubai : la COP28. Cette 28e conférence internationale qui a réuni 200 pays, sous l’égide de l’ONU et de son programme sur les changements climatiques, devait se terminer par la signature d’un accord international ambitieux sur la sortie des énergies fossiles d’ici 2050. C’était l’objectif affiché de l’ONU et des organisations de défense de l’environnement, des pays européens, de pays d’Amérique du Sud, d’États insulaires déjà victimes du bouleversement climatique et de la montée des eaux. Même les États-Unis, tenants d’un double discours en matière d’écologie, étaient déterminés à inscrire la sortie des énergies fossiles dans leur agenda, sans doute pour marquer un clivage politique fort à un an des élections présidentielles et de la candidature de Donald Trump.

Cette détermination n’était pas du tout du goût de l’Opep, les pays exportateurs de pétrole, menés par l’Arabie Saoudite, pour qui une sortie des énergies fossiles serait contraire à leurs intérêts économiques et géopolitiques. Jusqu’au dernier moment, ces réfractaires à la sortie du pétrole, du gaz ou du charbon ont résisté au rapport de force imposé par la communauté internationale. Ils ont finalement réussi à infléchir l’accord, en deçà des attentes initiales, ce qui arrange bien les puissances qui tirent une grande partie de leurs richesses à partir de l’exploitation des ressources naturelles du sous-sol : USA, Chine, Russie ou Allemagne. Elles se sont bien gardées de contester l’issue des négociations et se félicitent de l’aboutissement d’un accord pourtant a minima.

En effet, dans le texte final le terme « sortie » des énergies fossiles est remplacé par « transition hors ». Les mots ont un sens et la présidence émiratie de la COP, responsable des négociations, aura réussi à trouver un consensus au rabais qui désormais ambitionne de « s’éloigner » peu à peu des énergies fossiles alors que l’urgence climatique presse le monde d’agir vite. Pour le sultan Al Jaber, président de la COP28, ministre de l’industrie des Émirats Arabes Unis et PDG d’un grand groupe pétrolier, « il s’agit d’une décision historique pour accélérer l’action climatique ». Autrement dit, la COP28 a pris la mesure de l’urgence mais dans les faits rien de bien nouveau. Les nombreux lobbyistes présents ont naturellement poussé pour que les discussions s’achèvent sur un petit dénominateur commun. Les Jeux asiatiques d’hiver 2029 se dérouleront toujours en Arabie Saoudite.

Au final, le texte constitue une mise en forme de déclarations d’intentions mais chaque État demeure libre de mettre en œuvre ses engagements. Aucune sanction n’est prévue pour les pays qui ne respecteraient pas la feuille de route. Même le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a dû modérer la satisfaction de circonstance des dirigeants du monde en taclant : 
« Je tiens à dire que la sortie des combustibles fossiles est inévitable, qu’ils le veuillent ou non. Espérons qu’elle n’arrive pas trop tard. »

Malgré le changement climatique, la course aux profits sur l’énergie est bel et bien réelle. Le capitalisme déstabilise le monde et les phénomènes liés au changement climatique s’accentuent. Des îles sont submergées, les sécheresses sont de plus en plus intenses et fréquentes, les inondations aussi. Ce sont les populations les plus vulnérables, les plus fragiles, les plus pauvres qui subissent ces catastrophes. Il est venu le temps d’un changement de mode de production pour éradiquer les inégalités et les injustices, pour construire une planète durable. L’alternative au capitalisme est en cela une nécessité absolue. Cela nécessite des moyens financiers exceptionnels. C’est toute l’ambition du plan climat 2050 du PCF aujourd’hui en débat.