La Loire-Atlantique a de nouveau été au centre de l’attention des mouvements écologistes et altermondialistes, dont de nombreux militants sont venus de toute la France et ont convergé dans le département, le dimanche 11 juin, pour  dire trois fois non : non à l’extension des carrières de sable de Saint-Colomban, non à la bétonisation et non au maraîchage industriel. 

Réunis au sein du collectif « Les soulèvements de la Terre », les activistes ont suscité de vives réactions après avoir mené plusieurs actions pour protester contre la production de sable à Saint-Colomban, aux portes du Pays de Retz. Du sable dont les manifestants, soutenus par des élus EELV et Insoumis, contestent l’utilité puisqu’il a vocation à fournir le secteur du bâtiment et des travaux publics ainsi que la production maraîchère du Pays nantais. Et du béton pour construire des infrastructures, des équipements ou des logements, ces militants n’en veulent pas. Ils ne veulent pas non plus du modèle d’agriculture maraîchère des bords de Loire et qui pourtant alimente les étals des supermarchés ou des commerces locaux. Là où une grande majorité de la population s’approvisionne. 

La journée du 11 juin a donc été mouvementée, des plants de muguet ont été arrachés, des clôtures détruites, des bâches de serre lacérées, des circuits d’irrigation coupés et un laboratoire de recherche agronomique vandalisé. Les maraîchers et les agriculteurs ont fait part de leur colère et de leur incompréhension, et de nombreuses réactions politiques, de gauche comme de droite, ont condamné la méthode des militants des « Soulèvements de la Terre ». Pour l’élu et dirigeant communiste Robin Salecroix, « Rien ne peut justifier la destruction de la production et de l’outil de travail de professionnels. Ces actes desservent le combat pour la préservation de la ressource en eau, en plus de légitimer une forme de violence qui n’a pas sa place en démocratie ».

S’il est bien évident, au regard du changement climatique, que d’autres modes de production, d’autres modèles économiques, agricoles, doivent émerger, l’usage de la violence pour imposer des points de vue est inacceptable. Le débat politique, notamment à gauche,  sur l’avenir de l’agriculture, l’avenir de la planète, doivent avoir lieu et se dérouler avec sérénité et rationalité.

Gérald Darmanin souffle pourtant sur les braises. Le Ministre de l’intérieur a qualifié les militants d’« éco terroristes » et fait adopter la dissolution du mouvement « Les Soulèvements de la Terre » en Conseil des Ministres. De ce fait, le gouvernement aggrave le climat liberticide sous lequel vit notre pays. Pour Fabien Roussel : « Le Parti communiste français n’acceptera jamais qu’un gouvernement mette hors-la-loi des structures politiques ou associatives sans apporter de preuves précises que celles-ci constituent des menaces pour les règles de notre vie collective, les valeurs de la démocratie, ou la forme républicaine de l’État ».