Dans une période marquée par les progrès des influences idéologiques et électorales des extrêmes droites nationalistes en Europe, les résultats des communistes en Autriche et en Grèce sont à prendre en compte et cela dans des contextes différents.
Un début de printemps qui permet de dégager quelques nuages sombres qui s’amoncellent dangereusement. Une surprise ! Regardons de plus près. Le KPÖ (Parti communiste autrichien) progresse aux dernières élections en avril en faisant son entrée au Parlement de Salzbourg avec 11,3 %. En 2021, ils avaient gagné la deuxième ville du pays, Graz. Une renaissance puisque le KPÖ avait presque disparu, n’ayant plus d’élu.e.s au Parlement national depuis 1959.

Cette progression doit beaucoup à un contexte politique tendu, avec un parti conservateur gangréné par la corruption, un parti social-démocrate en crise de succession et surtout un parti écologiste totalement discrédité par ses alliances avec la droite dure. C’est aussi pour beaucoup grâce à leurs pratiques continues, par une communication simple qui s’est focalisée prioritairement sur le logement et le social ainsi que sur l’organisation de solidarités concrètes (issues des indemnités des conseillers municipaux élus) que les communistes ont rejailli.

En mobilisant les abstentionnistes, le KPÖ fait progresser toute la gauche. Il est maintenant aux portes de l’Assemblée nationale avec des estimations de 7 % pour 2024.

En Grèce, faute d’une majorité aux législatives de mai, une nouvelle élection a eu lieu le 25 juin. Après un mandat de quatre ans depuis 2019 émaillé de scandales, la droite conservatrice y gagne cette fois la majorité avec 158 sièges et 40,55 % (40,79 % et 146 sièges en mai), raflant le bonus des 50 députés. 

Les communistes du KKE progressent également en mai passant de 5,3 % à 7,2 % et 7,69 % en juin, mais perdant 20 députés. Concentré dans les centres urbains du pays, dans les quartiers populaires et les zones à forte densité de salariat industriel, le KKE a critiqué la gauche radicale de Syriza pour avoir dans leur politique induit le retour puis la consolidation du conservatisme et la non-réponse aux besoins sociaux, ce mouvement reculant fortement de 13 % en juin. À confirmer certes ! Pour la résistance et l’alternative, les communistes ont toujours à exister, à agir et à proposer.