Dans une tribune parue dans le JDD du dimanche 18 juin dernier, six députés de gauche appellent à la création « d’une politique publique des vacances ». Selon l’Observatoire des inégalités, 40 % des Français ne partent jamais en vacances. Ce chiffre montre l’étendue de la fracture sociale qui ne fait que s’aggraver au fil des ans.

L’objectif de cette démarche politique est de faire passer le droit au départ de 60 % à 80 % de la population. Les propositions concrètes pour arriver à cet objectif sont par exemple : l’adaptation du prix des transports, qui est une des premières dépenses lorsqu’on part en vacances, l’universalisation du chèque-vacances, dont seulement un salarié sur cinq est bénéficiaire, ou encore la mise en place d’un passe « colo verte », afin que les enfants bénéficient d’un voyage nature. Côté formation, les députés prônent une revalorisation du métier d’animateur. Enfin, cet arsenal de mesures doit s’appliquer dans tous les territoires.

Les congés payés, et ce qui en découle les vacances, sont l’aboutissement d’une lutte des salariés. Cette victoire, c’est la démonstration de ce que peut arracher un mouvement d’ensemble de la classe ouvrière. C’est la victoire après des mois de grève.

En 1936, le gouvernement doit céder aux travailleurs qui occupaient les usines et bloquaient la production : c’est la création des congés payés, de deux semaines. Viendront ensuite une troisième en 1956, une quatrième en 1969 puis enfin une cinquième semaine en 1982 sous le gouvernement d’union de la gauche. 

Pour Arnault Hennbert, Président de l’association nationale de coordination des activités vacances, sport et culture : « Face à l’individualisme, le tourisme social est un conquis social du mouvement syndical via les comités d’entreprise et les mouvements d’éducation populaire ». Lors des dernières élections présidentielles, le candidat communiste Fabien Roussel proposait de mettre un milliard d’euros pour permettre à chaque enfant, avant son entrée au collège, de partir « en classe découverte ou en colonie de vacances », en précisant que cette mesure serait financée par « une taxe sur les jets privés et les voyages en classe affaire ».