Missak Manouchian, survivant du génocide arménien, arrive à Marseille en 1925 où il exerce la fonction de menuisier. En 1929, la crise qui fait rage dans toute l’Europe lui fait perdre son emploi. Il commence alors à s’intéresser à la littérature, aux arts, prend des cours d’histoire et d’économie à la Sorbonne. À la suite de la violente manifestation antiparlementaire d’extrême droite du 6 février 1934, Missak Manouchian intègre le Parti communiste français ainsi que l’HOC, le comité de secours pour l’Arménie. Il y rencontre Melinee Assadourian qui y occupe un poste de secrétaire. Comme lui rescapée du génocide, elle est très engagée dans la cause sociale. À la fin de l’année 1937, Manouchian est délégué au 9e congrès du PCF et dans l’ensemble conserve une activité militante importante jusqu’à l’été 1939. Arrêté dès le 2 septembre 1939, alors que le parti n’est interdit que le 26 –  interdiction faisant suite au traité de non-agression germano-soviétique, il est libéré en octobre pour être affecté dans une unité militaire du Morbihan.

Après la défaite de l’armée française en juin, il reste sous le contrôle des autorités à l’usine Gnome et Rhône d’Arnage (Sarthe), pour rejoindre Paris début 1941. De nouveau arrêté peu après le 22 juin 1941 et l’invasion de l’URSS par les Allemands, incarcéré à Compiègne, il va être rapidement libéré faute de preuves. Après la sortie du camp, il va habiter avec son épouse Melinee dans le 14e arrondissement de Paris. 

Dès 1941, Missak Manouchian entre dans l’illégalité, au sein de la MOI clandestine et devient responsable politique de la section arménienne, commissaire technique des FTP-MOI de Paris, puis commissaire militaire de la région parisienne. 
Au matin du 16 novembre 1943, Manouchian est arrêté, torturé et condamné à mort à la suite d’une parodie de procès. Le 21 février 1944, Missak Manouchian et les 22 hommes du groupe des condamnés à mort sont fusillés au Mont-Valérien. 
À des fins de propagande, les nazis vont placarder 15 000 exemplaires d’une affiche qui va devenir célèbre, l’affiche rouge, avec le visage de dix fusillés. Au centre, la photo de Manouchian portant l’inscription: « Arménien, chef de bande, 56 attentats, 150 morts, 600 blessés ».

Pour toute la Résistance, cette affiche prendra valeur de symbole. L’entrée au Panthéon de Missak et de Melinee Manouchian en est un autre, puisqu’avec lui entre un représentant des résistants étrangers mort pour la libération de la France, un communiste.