La loi de programmation militaire 2024-2030 était en débat à l’Assemblée nationale et au Sénat. Il s’agit pour le gouvernement de faire adopter 413 milliards d’euros de crédits pour les armées françaises sur sept ans. C’est un budget historique pour répondre, en partie, aux injonctions de l’Otan et aux exigences des États-Unis, qui estiment qu’en 2025 les pays membres de l’Otan devront consacrer 2 % de leur PIB aux budgets militaires. Ce n’est pas sans déplaire à la droite et à son extrême qui considèrent cet effort indispensable.
Si la guerre en Ukraine a accéléré la course aux armements et les niveaux d’investissement des pays européens, il n’en reste pas moins que l’augmentation de 30 % de crédits alloués par la France à ses moyens militaires est vertigineuse. Emmanuel Macron souhaite avoir « une guerre d’avance », mais de quelles guerres parle-t-il ? Pour Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et membre de la commission défense de l’Assemblée nationale : « Ce sont des choix au service d’une politique qui s’appuie sur une France totalement alignée sur les États-Unis, qui envisagent de se projeter dans des conflits qui ne nous concernent pas ». Les tensions et les crises en Europe de l’Est, les rivalités géopolitiques dans l’Info-pacifique, servent de prétexte à une inflation des dépenses, mais c’est surtout l’augmentation des risques de conflits majeurs sur fond d’antagonisme entre les USA et la Chine qui inquiète, à gauche notamment.
« Le rôle de la France est de protéger ses citoyens, ses territoires, d’établir des coopérations dans la perspective de bâtir la paix. » ajoute Fabien Roussel. Bien sûr, des moyens sont nécessaires pour répondre aux défis de demain, assurer la défense nationale et la souveraineté du pays, investir dans la modernisation des équipements, combattre les cyber-attaques ou les agressions technologiques, mais avec les annonces inflationnistes des pays européens, les objectifs de paix et de résolution des conflits s’amoindrissent tandis que les risques de guerre gagnent du terrain. Dans cette situation, les géants de l’industrie militaire, américains notamment, exultent. La guerre au service des impérialismes et des profits serait-elle à l’agenda des puissants du monde ? Ce n’est pas dans l’intérêt des peuples, de leurs libertés et de leur vie.
C’est pourquoi il est plus qu’urgent de parler de paix, de prévention des conflits, du rôle de l’Onu et de désarmement multilatéral.