Camaïeu, Pimkie, Burton, San Marina et plus récemment Kookaï et Go Sport, les enseignes textiles ferment leurs magasins et tombent en liquidation judiciaire face à la concurrence de la vente en ligne. Certains industriels de l’habillement réalisent de bons chiffres comme Zara ou H&M mais cela est avant tout le fait d’une fabrication à moindres frais dans les pays du tiers-monde dont le Bengladesh, le Vietnam, l’Inde et bien entendu la Chine.

Pourtant au début des années 90 l’industrie textile en France représentait plus de 400 000 emplois mais au fur et à mesure des années, la production a baissé de moitié et les effectifs de plus des deux tiers. Selon les chiffres de 2018, l’industrie textile emploie désormais 61 000 salariés, dont 58 % dans des entreprises de moins de dix employés. Pourtant la consommation de vêtements n’a pas chuté. C’est bien le mode de consommation qui a évolué. 

Aujourd’hui 97,7 % du textile d’habillement acheté en France est issu de l’étranger. À travers le monde, la consommation annuelle de 130 milliards de vêtements est aussi un marché juteux pour de nouvelles multinationales à l’éthique douteuse. Ainsi, en seulement quelques années, l’industriel chinois Shein est devenu, depuis 2022, le leader mondial du vêtement avec un chiffre d’affaires estimé à 22,7 milliards de dollars. Leur projection pour 2025 envisage même de voir ce chiffre atteindre les 60 milliards et le bénéfice, lui, dépasserait les 7,5 milliards. Pourtant cette même enseigne présente de nombreux défauts majeurs, à commencer par la qualité des habits, les suspicions de plagiat de marques, les conditions de travail indignes et le désastre écologique déjà avéré en Chine. Chine où la seule industrie textile a déjà pollué 70 % des cours d’eau et représente 10 % des pesticides utilisés dans le pays.