Quand un service public ne fonctionne plus, le gouvernement fait une plateforme numérique pour résoudre le problème. L’État-plateforme est d’abord un concept, initialement proposé par l’ingénieur informaticien et entrepreneur américain Tim O’Reilly.

Le concept est publié en 2011 dans un article intitulé « Government as a Platform » dans lequel il défend une conception de l’État comme plateforme et tire les leçons du développement des plateformes à l’ère numérique pour proposer d’améliorer l’efficacité de l’État comme plateforme. Il envisage ce modèle en source ouverte comme un mode de gestion démocratique. L’idée est reprise aujourd’hui par d’autres et consiste à envisager de nouvelles formes et de nouvelles modalités de l’action publique inspirées par le fonctionnement des plateformes numériques comme Amazon ou même comme Uber. L’État n’étant alors plus qu’un intermédiaire avec un service privé (la rénovation thermique de l’habitat s’en rapproche fortement).

Si la macronie ne parle pas d’un point de vue politique ou idéologique de ce concept, en revanche elle l’applique à forte dose. Vous avez ainsi pu voir l’impôt sur le revenu passer quasi exclusivement par un site internet, pourtant développé à la base pour offrir une alternative au papier. Plus obscur est Parcoursup qui sélectionne pour les universités notamment les élèves qui pourront bénéficier d’une formation après le Bac.

Vous connaissiez peut-être déjà la pré-plainte en ligne, qui si on en croit l’accueil de la plupart des commissariats est obligatoire. Voilà maintenant la « visioplainte » ! Un service de dépôt de plainte à distance. Elle est testée depuis le 29 mai dans quatorze communes des Yvelines. À défaut de renforcer les services publics locaux, on les éloigne encore un peu plus des citoyens.