Parmi les nombreuses mesures du gouvernement pour éviter la flambée des prix, le trimestre anti-inflation était actif depuis le mois de mars, engageant les grands distributeurs à mettre en rayon des produits du quotidien à des prix préférentiels. Ce dernier vient d’ailleurs d’être prolongé d’un trimestre supplémentaire mais n’impacte visiblement pas la montée des prix en général.

En février dernier avaient lieu les négociations commerciales annuelles avec la grande distribution, où les fournisseurs négocient les augmentations des prix. Bien que l’inflation était déjà présente dans tous les esprits, il semblerait qu’elle n’ait pas influencé ces négociations... Selon le médiateur des relations commerciales, la revalorisation des prix d’achat sur un an (de mars 2022 à mars 2023) est de l’ordre d’une augmentation de 16 %. Les représentants des fédérations d’industriels de l’agro-alimentaire (Ania, Ilec) se disent désormais prêts à rouvrir les négociations.

D’après l’Insee depuis 2021 une dynamique d’augmentation beaucoup plus soutenue des prix s’est enclenchée. Selon leur indicateur synthétique, le taux d’inflation est passé en moyenne annuelle de 1,5 % en juillet 2021 à 2,9 % en décembre de la même année, puis à 4,5 % en mars, 5,8 % en juin et 6,2 % en novembre 2022. Dans l’alimentaire, les produits ayant le plus augmenté depuis mai 2022 sont avant tout des denrées de bases. On y retrouve les sucres et édulcorants à +23,3 % en moyenne, les viandes surgelées à +21,7 %, le beurre et la crème fraîche à 20,9 %, les produits laitiers et les huiles à +18 %. D’après les données recueillies par 60 millions de consommateurs, les produits premiers prix ont subi une hausse de 20 à 25 % en moyenne, allant même jusqu’à +41 % pour les produits sucrés.

En parallèle, selon le cabinet d’études Alixio, les entreprises anticipent une hausse de leur enveloppe salariale de l’ordre de 4,5 % en 2023. Bien loin du pourcentage d’augmentation du coût de la vie courante. Non sans lien, le nombre de crédits à la consommation a augmenté de 7,7 % pour l’année 2022, bien souvent sans motif réel si ce n’est d’éviter le découvert bancaire ou tout simplement pour réussir à terminer le mois. Apportant un surcoût supplémentaire avec les taux d’intérêts pouvant aller à 4,85 %...