À l’heure où les français battent le pavé contre la réforme des retraites, les pays membres de l’Europe ne sont pas en reste, concernant le report de l’âge légal de départ. Actuellement, seize États membres sont en train de relever l’âge de départ à la retraite. Alors que la plupart des pays ont déjà fixé l’âge légal à plus de 65 ans, voire 67 ans, dans les faits, l’âge effectif de départ à la retraite demeure entre 62 et 64 ans en moyenne. 

En plus d’affaiblir les pensions de ceux qui partent avant le taux plein, le report de l’âge légal impacte aussi la sphère de l’emploi. Que ce soit par le chômage des séniors ou les difficultés d’accès à l’emploi pour la jeunesse, réformer les retraites crée de nouvelles problématiques sociales comme on peut le voir en Grèce et au Portugal. Cela se ressent également sur la démographie avec de faibles taux de natalité, comme en Italie et en Allemagne où l’on constate un déclin numéraire de la population.

Toutes basées sur l’augmentation de l’espérance de vie, ces multiples réformes ont uniquement un effet sur les cotisants avec un allongement de la durée de cotisation sous peine de voir sa retraite fondre. En témoignent les différences européennes sur le taux de remplacement, qui est le pourcentage correspondant au montant de la pension perçue par rapport au revenu salarié. En France, il est de 74 % alors qu’en Allemagne il n’atteint que 53 % et pour le plus bas taux européen, la Lituanie ne dépasse pas les 30 %.

Que ce soit par annuités, par points ou encore par comptes notionnels, les modèles européens ne solutionnent ni le financement des retraites ni les questions de chômage et de démographie.