Si la peinture est née à la préhistoire, le train a dû attendre l’invention de la machine à vapeur. Au début, c’est donc de loin si ce n’est de haut que la première regarde le second... Ainsi du tableau à l’entrée de l’exposition « Le voyage en train », du Musée d’Arts de Nantes. Un paysage bucolique de l’américain Georges Inness laisse deviner un tortillard, tapis au loin... En cinq stations et trois niveaux, nous verrons comment ce symbole de la modernité – avec l’électricité – va être saisi par d’autres révolutions - des formes -, en peinture, cinéma et photographie.

Par exemple ? « Wagons de chemin de fer à Arles » : Vincent Van Gogh ; les ocres qui les maculent dialoguent avec la terre qui occupe la moitié du décors. « Paysage de polder » de cet autre néerlandais, Piet Mondrian : le panache de fumée, comme en fondu avec le ciel, trace une ligne au-dessus des voitures qui dessinent celle de l’horizon. « La physique amusante », de Pierre Roy - venue d’une collection privée d’Outre-Atlantique : subtiles tonalités et onirisme sont la patte du Nantais.

Et puis l’hilarant « Train de plaisir » de Lucien Schmidt : depuis la portière d’une voiture, cinq vaches à l’oeil agacé regardent le spectateur passer. Et puis Monet et son pont de chemin de fer londonien. Et puis Daumier et ses caricatures. Et puis les jumelles énigmatiques du belge Paul Delvaux. Et puis la photographe Sophie Riestelhueber et le Train jaune. Et puis, et puis.., à chacun son itinéraire, après tout.

À la fin du parcours, des banquettes et des fenêtres animées accueillent petits (et grands). Sans oublier, au sous-sol, la maquette ferroviaire géante qui anime le paysage imaginaire de l’artiste contemporain Corentin Leber, grâce à l’association Mini Rail Nantais. Terminus.

Jusqu’au 5 février, gratuit pour tous le jeudi (19-21 heures) et le 1er dimanche du mois.
Infos : http://www.museedartsdenantes.fr