Depuis maintenant plus de 15 jours, l’État Turc représenté par le président Erdogan attaque le Rojava (zone kurde située en Syrie) par voie aérienne. Les infrastructures telles que les hôpitaux, les administrations ainsi que les établissements civils sur place, sont pris pour cible.
L’État turc justifie ses attaques en prenant pour cause l’attentat terroriste qui a eu lieu en plein cœur d’Istanbul le 13 novembre et qui a fait six morts et de nombreux blessés, en accusant le PKK. Pour rappel, le PKK ainsi que le FDS (les forces démocratiques syriennes) ont démenti leurs implications en indiquant n’avoir aucun lien avec les évènements. 
En réalité, tout laisse à penser que cet évènement ouvre les voies à Erdogan pour entamer une invasion de l’ensemble du Rojava, sous les yeux de la communauté internationale qui reste une nouvelle fois muette. Il y a quelques jours, lorsque Erdogan se trouvait au G20 entouré entre autres des alliées et Forces démocratiques Syrie (France/USA…) dans la lutte contre l’état islamique, son bras droit était en préparation des suites à donner à l’opération d’invasion des zones kurdes de Syrie. 
L’objectif de la politique destructrice turque est d’obliger les kurdes du Rojava à l’exode en les massacrant, de mettre à mal les acquis des Forces démocratiques syriennes et de créer un changement démographique dans cette zone. 
Tout ce qui est kurde doit pour Erdogan être réduit à néant. C’est principalement sur cette ligne politique qu’il souhaite redorer son image vis-à-vis de son électorat et des nationalistes turcs, au vu des élections de 2023 à venir. 
En effet, cette volonté de destruction de l’identité kurde n’a jamais cessé d’exister en Turquie, il suffit de regarder en direction de la prison d’Imrali où est emprisonné Abdullah Öcalan, leader du PKK, depuis 1999 avec trois codétenues Ömer Hayri Konar, Veysi Aktaş et Hamili Yıldırım. L’isolement carcéral total en dépit des droits fondamentaux qui entourent ces détenus est maintenu malgré les centaines de demandes de rencontre soumis par les avocats de M. Öcalan.

Aujourd’hui, aucun progrès n’a eu lieu, à savoir, lors de sa dernière visite le CPT (Comité pour la Prévention de la Torture) a indiqué ne pas avoir vu physiquement M. Öcalan, qui aurait, suivant les dires des autorités pénitentiaires - donc de la Turquie, refusé la rencontre. La dernière conversation téléphonique qui a eu lieu, entre M. Öcalan et son frère, a été coupée en cours de conversation. Cela remonte à plus de vingt mois.
Le peuple kurde est très inquiet concernant la situation et le silence qu’il y a autour d’Abdullah Öcalan. La volonté d’anéantir les kurdes et tellement forte chez Erdogan qu’il semble oublier que le peuple kurde ne baissera jamais les bras pour atteindre la liberté, quelle que soit le prix à payer.

Ce peuple s’est construit à travers sa soif de liberté, il en a montré la réalité au monde il y a à peine quelques années à Kobane, à Raqqa, où il a défendu l’Humanité et dernièrement face au mollah d’Iran en brandissant sa valeur première: Jin Jiyan Azadi ( la femme, la vie, la liberté).