Les conséquences du Brexit n’en finissent plus d’agiter l’Irlande du nord. L’accord signé entre le Royaume-Uni et l’Union européenne prévoyait le maintien de ce territoire britannique dans l’union douanière afin d’éviter le rétablissement d’une frontière physique avec la République d’Irlande, fruit des conquêtes du camp nationaliste. Problème, cette solution impliquait d’imposer un contrôle des marchandises en provenance de Grande-Bretagne dans les ports nord-irlandais. Inacceptable pour les unionistes qui dénoncent l’apparition d’une frontière en mer d’Irlande entre nations constitutives du Royaume. Le gouvernement nord-irlandais a démissionné et les urnes ont vu la victoire – historique – des républicains du Sinn Féin (29 % des voix).

En toute logique, sa cheffe Michelle O’Neill aurait dû devenir Première ministre d’Irlande du nord en coalition avec les représentants du camp unioniste tel que le prévoient les accords du Vendredi saint. Mais à l’heure actuelle, le Parti unioniste démocrate refuse de siéger dans l’exécutif nord-irlandais tant que subsistent les contrôles en mer d’Irlande. Le Parlement britannique a donc adopté le 27 juin un projet de loi remettant unilatéralement en cause l’accord conclu avec l’Union européenne. Celle-ci a immédiatement annoncé le lancement d’une procédure d’infraction à l’encontre du Royaume-Uni.

L’absence de frontière physique au sein de l’Irlande constitue un point clé des accords de paix signés en 1997 après trois décennies de lutte des républicains. Le rétablissement de celle-ci par un gouvernement aux abois cherchant à flatter son électorat unioniste en perte de vitesse pourrait fragiliser la paix ou au contraire, hâter la réunification de l’Irlande au sein de la République.