Circulez… il n’y a rien à voir ! L’ex-président candidat est réélu, comme attendu, sans avoir véritablement fait campagne. Malgré un bilan très controversé et une gestion clivante, les institutions de la Cinquième République ont offert à nouveau à Emmanuel Macron les clefs de l’Élysée. Il est de fait avéré que l’élection présidentielle, de par les pouvoirs qu’elle octroie au vainqueur, impose son rythme à l’ensemble de la vie politique du pays.

Cela donne à ce scrutin un poids particulier et au rôle de Président de la République une suprématie problématique. Il est toujours bon de rappeler que, si des appels à une Sixième République se font régulièrement entendre, le Parti communiste est le seul à avoir, en tant que parti, dénoncé dès 1958 les dérives personnelles que la Cinquième engendrait.
 
Ces deux dernières décennies, nous avons connu des deuxièmes tours de présidentielles avec qualification d’un candidat d’extrême droite. En 2002, la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour avait fait l’effet d’un coup de tonnerre et apporté sur un plateau la victoire à Jacques Chirac : 82,21 % contre 17,79 %. Les élections de 2017 ayant permis à Emmanuel Macron de se retrouver face à Marine Le Pen, le score du futur président – 66,10 % contre 33,90 % – a été sans appel, quoique sensiblement inférieur à celui de 2002.

Cette année, la reprise du scénario ayant mis en scène les deux mêmes protagonistes, l’écart entre le président sortant et la candidate d’extrême droite a été beaucoup plus réduit – 58,55 % contre 41,45 % –, malgré de nombreux appels en faveur d’un barrage républicain. Cette évolution a tout lieu d’inquiéter tout citoyen pour qui les idées haineuses, les idées racistes ne devraient tout simplement pas avoir droit de cité.

Les 2 650 000 voix supplémentaires en faveur de Marine Le Pen sont et resteront une tache indélébile du quinquennat d’Emmanuel Macron, une preuve supplémentaire d’échec.