Deux jours après avoir échoué à modifier la constitution dans le but de revenir sur la libéralisation du marché de l’énergie, le président mexicain Andrès Manuel Lopez Obrador a tenu sa revanche le 20 avril dernier.

Le parlement, dominé par les députés de son parti Morena (gauche patriotique), a approuvé une loi de nationalisation des réserves de lithium, désormais considéré « patrimoine de la Nation ». Les concessions privées déjà existantes, au nombre de huit, ne seront en revanche pas impactées.

Le lithium est un minerai stratégique pour la transition énergétique dans la mesure où il entre dans la composition des batteries des véhicules électriques. Au niveau mondial, l’Australie, le Chili et la Chine se taillent la part du lion dans l’extraction de cette ressource. Mais les conditions difficiles de son exploitation ont conduit à faire du lithium un goulot d’étranglement. Les cours du lithium explosent depuis plusieurs mois, passant de 9 000 à 60 000 $ la tonne en l’espace d’un an. Selon le secteur de l’exploitation minière, la demande mondiale pourrait être quadruplée d’ici à 2030.

Les réserves mexicaines en lithium sont pour l’instant difficiles à estimer. Mais le pays dispose potentiellement d’importants gisements dans l’État de Sonora (nord). Comme souvent, les représentants du secteur minier et les États-Unis se sont opposés à la tentative mexicaine de nationaliser ses ressources au nom du respect des accords de libre-échange nord-américains. Malgré le mur de l’argent qui se dresse face à elle, la majorité de gauche du président Lopez Obrador prouve que des failles existent dans l’impérialisme états-unien et que la transition énergétique peut profiter aux peuples du sud.