Urbains ou ruraux, périurbains, rurbains ou néoruraux, en tant qu’habitants, nous sommes définis par l’espace qui nous entoure, espace produit par notre société. Or, il a beaucoup été question, avec la pandémie et ses conséquences économiques et sociales, de recherches de nouveaux modes de vie, de nouvelles manières d’habiter liées au télétravail, à un besoin de nature, de la contrainte de circuler à moindre coût énergétique… 

Ces tendances qui se sont fait jour peuvent-elles être durables et profondes ? Qu’en est-il de l’imbrication de la ville dans les campagnes, des formes de l’extension du domaine de l’urbain dans la périphérie des métropoles ? Avec la Covid, dans quelle mesure y’a-t-il eu vraiment «exode urbain» ? quelles sont les tensions sous-jacentes en périurbain (de type «Gilets jaunes») ? Comment s’exerce la «gouvernance», à la fois confinée et confisquée, d’un territoire d’intercommunalité ? Les responsables des collectivités territoriales sont-ils en capacité d’entendre ces nouvelles exigences ? Quelles pourraient être les conséquences à plus long terme sur les politiques publiques ? 
Jean-Yves Martin proposera une approche d’abord paysagère de l’entre-deux de Nantes à Saint-Nazaire, territoire de la communauté de communes d’Estuaire et Sillon, suivie d’un essai d’analyse dans le cadre marxiste des catégories spatiales d’Henri Lefebvre (espaces «vécu», «conçu» et «perçu») en tant, à la fois, qu’habitant, géographe et militant.

Rencontre avec Jean-Yves Martin, géographe, ancien élu municipal, auteur de Paysages, Pouvoir et Colères du Sillon à l’Estuaire (éd. du Petit Pavé).