Lors du dernier Conseil municipal à Nantes et dans le cadre d’un échange concernant l’armement de la police municipale, Robin Salecroix réagissait aux propos simplistes d’une droite dont c’est un des chevaux de bataille : 

« À gauche, nous ne nions pas ces enjeux [de l’insécurité], cette réalité vécue par nos concitoyens. Derrière les chiffres de la délinquance, ce sont des vies abîmées, des traumatismes bien souvent ancrés au plus profond de chacune et de chacun et des années de reconstruction nécessaires pour dépasser le choc et effacer les séquelles. C’est à eux et leurs proches que nous devons penser en premier.

Cette réalité […] nous oblige en premier lieu à nous mobiliser de la manière la plus transversale possible avec tous les acteurs et toutes les politiques publiques intéressées au sujet. La Ville de Nantes dans le domaine prend toute sa part en fonction de ses moyens et de ses compétences pour contribuer à la tranquillité publique de toutes et tous : embauches importantes de policiers municipaux, création d’une police métropolitaine des transports en commun, fondation de la Maison de la tranquillité publique, formation de professionnels au repérage des violences à l’encontre des enfants, ou encore investissements constants dans les domaines de la médiation, de la prévention.

Ce volontarisme seul ne peut cependant suffire sans l’investissement de l’État sur les sujets de sécurité intérieure dont il est l’artisan et le régulateur clef. Ce rôle majeur de l’État […] garantit l’égalité des citoyens et des politiques publiques efficaces, que nous soyons riches ou pauvres, que nous habitions à la ville ou la campagne. C’est en cela que la délégation progressive de ces missions au privé ou aux collectivités doit nous inquiéter et nous alerter collectivement.

Dans le cadre du partage des missions avec la police nationale et des compétences propres à la police municipale notamment en termes de prévention, de surveillance du bon ordre, de la tranquillité, de la sécurité et de la salubrité publiques, nous n’estimons ainsi pas pertinent de doter nos agents d’armes à feu. Cependant la question de leur dotation en équipement de protection, de caméras piétons, tout comme de leur formation continue et de leur bon niveau de rémunération et conditions de travail est pour nous centrale. Tous les fonctionnaires, qu’ils soient en uniforme ou non, nécessitent la même attention.

Cela passe […] par un renforcement des effectifs de la police nationale, leur permettant notamment de se déployer en proximité. Nous avons besoin de services d’investigation, de suivi judiciaire, de services de réinsertion. Un réinvestissement donc dans les moyens humains à rebours des politiques de droite ultra libérales qui ont amené à des suppressions de postes massives.

Dans ce contexte, la création de nouveaux commissariats en cœur de quartier devrait être une priorité de l’État. Plus généralement d’ailleurs la question du recul de l’État se pose en zone urbaine ou rurale. Quid de la lutte contre l’isolement, les inégalités et l’insécurité, lorsque petit à petit des pans entiers de missions de services publics désertent nos territoires. C’est bien d’une approche globale dont nous avons besoin […] englobant les politiques publiques allant de l’éducation, à la prévention, la sanction jusqu’à la réinsertion des délinquants, véritable impensé des politiques publiques d’aujourd’hui.

La pierre angulaire de la lutte contre l’insécurité se trouvera donc pour nous dans un « réarmement ». Un « réarmement » de la République en renforçant l’État, ses services et ses agents, artisans fidèles de la mise en œuvre de nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. »