Commencées le 2 janvier dernier, les manifestations contre la hausse du prix du gaz au Kazakhstan ont connu un déroulement dramatique : plus de 160 morts, 2 300 blessés et  8 000 arrestations. Les manifestants, pacifiques pour l’essentiel, ont été infiltrés de groupes radicaux islamistes ou nationalistes générant une forte répression gouvernementale.

Le Kazakhstan a depuis son indépendance en 1989 opté pour une stratégie de développement axée sur l’extraction, en particulier le gaz et le pétrole. Du fait de sa situation, le pays joue l’équilibre entre la Russie, la Chine et les pays occidentaux. Le sous-sol et la sidérurgie sont très largement aux mains des multinationales européennes et états-uniennes. Avec l’opération Steppe Eagle, le Kazakhstan s’est également livré à des exercices militaires conjoints avec l’Otan. La bourgeoisie au pouvoir s’est livrée à une importante promotion des idées nationalistes, russophobes et antisoviétiques.

La colères des manifestants est donc le produit du recul continu des intérêts des travailleurs depuis plus de trente ans. Cependant, certains oligarques proches de l’ancien président Nazarbaïev utilisent des groupes réactionnaires et violents pour semer le chaos dans le pays. Une tentative de coup d’État du clan Nazarbaïev a été déjouée.

Après avoir limogé le gouvernement, le président Tokaïev a fait appel aux forces de l’OTSC afin de maintenir le calme. En reprenant le poste de chef du très stratégique Conseil de sécurité, Tokaïev semble avoir tiré parti de la mobilisation populaire dirigée contre le ploutocrate Nazarbaïev.