La chambre des représentants des États-Unis d’Amérique a adopté le 19 novembre dernier le Build Back Better Act (BBB, loi pour reconstruire mieux). Si son adoption au sénat prévoit d’être plus compliquée, il s’agit d’une première victoire pour le président Joe Biden qui a fait de la relance économique son cheval de bataille.

Cette série de réformes est historique par son ampleur : avec 1 800 Md $ d’investissements sur dix ans dans les infrastructures publiques, il s’agit tout simplement du plus important effort public états-unien depuis le New Deal de F. Roosevelt en 1934. A la clef un programme de lutte contre le chômage avec la création de millions d’emplois mieux rémunérés et protégés. Outre les routes, les ponts, les réseaux de distribution d’eau et d’électricité, ce sont plus d’un million de logements abordables qui doivent être construits.

Une grande partie de ces investissements iront en direction de la transition environnementale en finançant les énergies renouvelables tout en maintenant l’énergie nucléaire sur le territoire des États-Unis – un changement majeur par rapport aux compromissions de Trump avec l’industrie du pétrole.
En outre, le BBB généralise l’accès à l’école dès trois ans et étend les congés parentaux. L’accès à une assurance santé est également facilité tandis que le marché pharmaceutique sera encadré. Enfin, des crédits d’impôts à destination de la presse locale sont destinés à maintenir la pluralité dans les médias.

En revanche, le Congrès s’est également distingué en votant un budget militaire record de 778 Md $, en hausse de 100 Md $ par rapport au dernier budget de l’ère Trump, déjà un record. Si les conservateurs n’ont eu cette fois aucun souci à approuver ces dépenses publiques, les démocrates progressistes les ont refusées alors que les actes agressifs des États-Unis dans l’océan Pacifique se multiplient.

L’essentiel du plan Biden sera financé par des hausses d’impôts sur les grandes multinationales et les classes les plus riches ainsi que par la lutte contre l’évasion fiscale. Le président des États-Unis peut s’appuyer sur un mouvement syndical redevenu combatif, la centrale AFL-CIO ayant appelé ses membres à interpeller les parlementaires.

Alors que les démissions dans les emplois mal-payés et les grèves se multiplient dans l’éducation, la santé ou les travaux publics, les travailleurs s’organisent. À Buffalo, des salariés ont ainsi gagné le droit de monter le premier syndicat chez le géant du café Starbucks.