Depuis plus d’un an, les paysans indiens se mobilisaient dans ce qui était devenu le plus grand mouvement agricole de l’histoire contre une série de réformes les concernant (voir NLA 1039). Ces lois, qui permettaient aux agriculteurs de vendre leur production hors des marchés régulés par l’État, constituaient une aubaine pour l’agrobusiness. Un véritable affront dans ce pays où 70 % des 1,3 milliard d’habitants dépendent directement de l’agriculture.

Malheureusement pour le gouvernement d’extrême-droite du président Modi, la combativité exemplaire des paysans qui bloquent depuis plus d’un an les grands axes routiers autour de Delhi a fini par payer. Le gouvernement a annoncé un processus législatif visant à abroger ces dispositions. Il faut dire que les élections législatives approchent dans cinq États essentiellement agricoles du nord de l’Inde. Malgré tout, la répression du mouvement a coûté la vie à 700 Indiens depuis un an.

Les communistes ont joué un rôle prépondérant dans cette victoire par le biais de leur syndicat agricole, le All India Kisan Sabha. Après avoir félicité les paysans pour leur lutte, le comité central du Parti communiste d’Inde a appelé les jeunes, les étudiants, les ouvriers, et les femmes qui ont soutenu le mouvement à renforcer leurs luttes dans l’unité pour faire reculer le gouvernement sur les autres mesures antisociales promulguées depuis un an.

Ces événements, largement passés sous silence dans la presse française, constituent une des plus éclatantes démonstration de force des agriculteurs à l’heure de la libéralisation à marche forcée des agricultures des pays du Sud.