Il y a presque vingt ans, c’était en 2004, le groupe Lagardère rachetait Vivendi Universal Publishing, ce qui le mettait en situation de quasi monopole sur un nombre important de secteurs d’édition, de quoi alerter les autorités de la concurrence : le scolaire, le parascolaire, le tourisme...

Il avait fallu à l’acquéreur revendre des marques et le tour était joué, celui-ci confortait sa première place d’éditeur français et de troisième mondial.

Derrière le nom de Lagardère, ce sont des dizaines de noms d’éditeurs, de médias, de titres de presse, dont les plus connus sont Hachette, Grasset, Stock, Fayard, Lattès, Calmann-Lévy, Le Livre de Poche, Le Journal du dimanche, Paris-Match, Elle, Europe 1, RFM, Virgin Radio...
Derrière celui de Vivendi, il y a 10/18, Nathan, Belfond , Laffont, Plon, Perrin, Cherche-Midi, Pocket, La Découverte, Julliard, XO, Télé Z, Gala, Femme Actuelle, Capital, Géo, Canal + …

Avec des airs de revanche, Vincent Bolloré, aux commandes de Vivendi - et autres -, est entré dans le capital de Lagardère à hauteur de 27% il y a un an. 
Mi-septembre, en rachetant les parts de Lagardère détenues par Amber Capital, Vivendi est passé à 45% du capital. En toute logique capitaliste, Vivendi a lancé une offre publique d’achat (OPA) sur ce qu’il reste des actions de Lagardère, en fixant d’emblée un montant de rachat supérieur de 20% à la valeur actuelle et une date limite (fin 2022). Ceci a eu pour conséquence une augmentation de la valeur boursière de Lagardère et laisse présager la structuration d’un immense conglomérat, concentrant des secteurs de communication stratégiques.

Est-ce que cette fois les autorités de la concurrence, le CSA ou la Commission européenne sauront faire raison garder ? 
Il semblerait malheureusement que le processus de concentration du capital soit plus puissant que les autorités régulatrices. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour qui est attaché au pluralisme éditorial et à la diversité des modes d’information.