Enfin terminé : après quatre ans de ce qui ressemblait au début à une mauvaise farce, le mandat du président des États-Unis Donald Trump prend fin avec l’interminable scrutin du 3 novembre. On serait bien avisé de ne pas sauter de joie ou de ne pas crier au jour historique, chacun est bien conscient que le nouveau président, Joe Biden ne sera pas celui de la paix et de la justice sociale. Mais tout de même, à la lueur des dégâts provoqués par l’administration Trump, on peut souffler avec certains peuples mis à mal par l’aventurisme étasunien depuis quatre ans.
Transfert de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, sortie de l’accord sur le nucléaire iranien, sanctions meurtrières contre la Russie et le Venezuela, bombardements sur la Syrie et l’Afghanistan, renforcement du blocus criminel contre Cuba… L’impérialisme nord-américain a atteint sous Trump un stade d’agressivité inédit depuis la fin de la guerre froide. Gageons que le retour des démocrates à la Maison blanche permette de desserrer l’étau qui asphyxie les peuples du monde.

Pourtant les Républicains n’ont pas dit leur dernier mot : malgré la défaite à l’élection présidentielle, la droite étasunienne résiste bien aux élections législative et emporte plusieurs sièges de gouverneurs d’États, soulignant ainsi les faiblesse d’un parti démocrate qui peine à mobiliser sur d’autres arguments que la peur de l’extrême-droite. Saluons en ce sens les efforts de la gauche socialiste qui, dans le sillon de la très bonne campagne de Bernie Sanders, n’a pas été étrangère à la mobilisation de la jeunesse et des travailleurs contre Trump sans ménager leurs critiques contre une direction du parti démocrate intimement liée au sort du capitalisme ultra-financiarisé.

Sauver le capitalisme et l’empire étasunien menacés par le déclin, voilà la mission qu’une faction de la bourgeoisie a confié à Joe Biden. Celui-ci se trouve à la croisée des chemins : accepter sa mission ou s’appuyer sur les mobilisations en cours pour répondre aux aspirations populaires en termes de justice et d’égalité. Les États-Unis, devenus depuis trente ans la seule superpuissance mondiale, voient petit à petit leur domination s’affaiblir à mesure que la République populaire de Chine les concurrence dans les domaines de la production, de la recherche, de la technologie. Alors qu’ils n’ont plus les moyens de leurs ambitions impérialistes malgré une hausse sans précédent des dépenses militaires depuis quatre ans, les États-Unis voient peu à peu des peuples autrefois soumis prendre leur propre chemin, en toute souveraineté. L’incapacité des forces d’extrême-droite, soutenues par les États-Unis, à renverser les gouvernements élus de Bolivie ou du Venezuela témoignent du déclin étasunien.