Les agents des Industries électriques et gazières sont, depuis plusieurs semaines, mobilisés contre les plans Hercule (EDF) et Clamadieu (Engie). Plusieurs journées d’actions intersyndicales (CGT, CFE/CGC, CFDT, FO) et de grève ont eu lieu pour défendre l’avenir énergétique de la France et combattre la privatisation de ces secteurs stratégiques, indispensables au pays.

Réfugiés derrière les directives européennes, le gouvernement et les directions d’EDF et Engie sont pourtant bien isolés puisque ni les agents et leurs organisations syndicales, ni une majorité des forces politiques de gauche comme de droite ne veulent d’un nouvel acte de libéralisation du marché de l’énergie.  D’ailleurs, et comme l’a rappelé Sébastien Jumel, député communiste, « A chaque fois qu’un bien commun a été libéralisé, la qualité du service s’est dégradée et les prix ont augmenté ». En effet, depuis les débuts de la libéralisation de l’énergie, il y a 20 ans, les factures d’électricité des français ont augmenté de 40%, celles de gaz de 80%. Pourtant,  pour attirer de nouveaux « clients », les nouveaux opérateurs privés d’énergie promettent des contrats de fourniture d’énergie de 10 à 30% moins chers, mais pour une durée limitée, assortis à des prestations minimalistes et des options très chères. Au final, cette énergie low cost finit par coûter le prix fort. La décision gouvernementale d’en finir avec les tarifs réglementés du gaz en 2023 va très certainement, de nouveau, faire exploser les prix.

Malgré les 13 millions de français aujourd’hui en précarité énergétique, malgré le besoin de produire  plus d’électricité pour  y répondre, mais aussi pour permettre la réindustrialisation du pays, la relocalisation de certaines productions,  la défense  et le développement des filières  industrielles liées aux industries électriques et gazières, Emmanuel Macron, Jean-Bernard Lévy et Jean-Pierre Clamadieu, les patrons d’EDF et d’Engie,  s’obstinent à vouloir démembrer les entreprises publiques de l’énergie. Les secteurs coûteux de production, de recherche et de transport de l’énergie resteraient du domaine publique. Les activités plus rentables, la distribution, la facturation et les énergies renouvelables seraient privatisées. C’est une aberration industrielle,  écologique, économique et sociale, mais une source juteuse  pour des investisseurs en recherche de profits sur ce bien commun. Des profiteurs, souvent teintés de vert, qui utilisent désormais les spots publicitaires pour vendre des énergies dont ils ne peuvent garantir la source, et dont la seule activité est de facturer une énergie produite et transportée par des entreprises financées par l’argent public et dont les réseaux sont gérés 24H sur 24, 7 jours sur 7.

Pour réussir la transition énergétique, répondre aux enjeux climatiques, environnementaux, économiques et sociaux,  défendre l’intérêt général et les capacités industrielles françaises, seul un service public de l’énergie sous contrôle public de l’Etat, des collectivités, des usagers, des agents et leurs organisation sociales, est réaliste.