Amazon fait partie de ces entreprises que la bonne fée Internet a su combler : fondée il y a moins de 25 ans, cette société a su très vite parvenir dans les toutes premières mondiales, employant à travers le monde presque 650 000 personnes. Au départ simple commerce de vente de livres en ligne, Amazon  s’est très vite diversifié pour devenir le géant du commerce électronique que l’on connaît, avec un chiffre d’affaires annuel atteignant la somme de 280 milliards de dollars (2019).

Pour en arriver là et permettre au fondateur Jeff Bezos d’atteindre la place enviée d’homme le plus riche du monde (131 milliards d’€ en 2020), un certain nombre de recettes ont été appliquées: dépenses considérables dans des opérations de lobbying, fraude fiscale, dissimulation de chiffre d’affaires, dumping...

Au niveau social, ce n’est guère reluisant: les conditions de travail sont régulièrement dénoncées par des articles de journaux et des livres d’enquête, pointant notamment la grande proportion d’emplois précaires, les cadences éprouvantes... Le syndicalisme n’y est pas le bienvenu, puisque selon la direction :
« Nous ne pensons pas que les syndicats soient bénéfiques à nos clients, nos actionnaires et nos partenaires. Notre business model repose sur la rapidité, l’innovation et l’obsession du client – des choses qui ne sont généralement pas associées au syndicalisme. Lorsque nous perdons de vue ces domaines essentiels, nous compromettons la sécurité de l’emploi de chacun : les vôtres, les miens et ceux des associés.  »

Prêts à vendre sans scrupule des ouvrages négationnistes ou des poupées pédophiles, les tenants de ce modèle commercial portent en outre une atteinte directe au tissu commercial local, mettant en situation de fragilité des pans entiers de l’économie. Aux Etats-Unis, il a été démontré qu’un emploi créé par Amazon en détruisait directement de deux à quatre.

Afin de poursuivre son développement en France, Amazon, sous des prête-noms, tente de construire d’immenses entrepôts en France. Alertés, les pouvoirs publics sont en train de manifester leur opposition à ces implantations. Ainsi, à Ensisheim dans le Haut-Rhin ou, pour la Loire-Atlantique à Montbert, des collectifs se constituent pour dire « STOP AMAZON »


Pas d’Amazon dans ma zone

Une tribune collective, initiée par Attac et signée notamment par les élus communistes, a été publiée par Ouest-France. Cette tribune s’inquiète de l’implantation envisagée pour 2021 d’une plateforme Amazon de 186 000 m2 à Montbert, dans le sud du département.

Elle dénonce l’opacité des demandes de permis de construire, la précarité des emplois créés, les conditions de travail particulièrement pénibles dans les entrepôts, les licenciements abusifs, la sous-traitance...

Ce texte alerte par ailleurs sur les conséquences à très court terme sur l’emploi local et le commerce de proximité, ainsi que sur une certaine « standardisation » des comportements clients.

L’entreprise est de plus accusée de frauder le fisc, de dissimuler une partie du chiffre d’affaires réalisée en France et de bénéficier d’avantages indus, le tout sans respecter le minimum d’ exigences environnementales.