Sans avoir été touchée au même niveau que les autres continents par le coronavirus, l’Afrique est amenée à en subir des conséquences extrêmes, accentuant dramatiquement les problèmes existants : ne serait-ce que sur le plan sanitaire où le continent connaît 400 000 décès par an dus au paludisme...

Ainsi, la chûte des cours des matières premières, consécutives à l’effondrement de la demande, le brusque ralentissement des exportations des produits agricoles, l’arrêt du tourisme là où il représente une part importante de l’économie locale ont généré des dizaines de millions de destructions d’emploi. L’économie informelle, représentant parfois jusqu’à 80% de l’activité, a de plus rejeté des populations entières dans l’extrême pauvreté.


Ces dernières semaines, le Nigéria a connu de très grands mouvements populaires. Dénonçant les violences policières début octobre, des milliers d’étudiants se sont regroupés pacifiquement dans les grandes villes du pays. La répression, sanglante, a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés. Les manifestations se sont alors muées en véritables émeutes, avec des incendies de véhicules et de bâtiments, des prises d’assaut de postes de police, puis des pillages de masse ciblant des bâtiments publics et des entrepôts d’alimentation, nourriture qui devait être distribuée  pendant le confinement du printemps dernier.
Il est à noter que ce pays, bien que premier producteur de pétrole du continent africain, connaît un taux de pauvreté extrême, avec 112 millions d’habitants (plus de la moitié de la population) vivant avec moins de 1,90 $ par jour.
Le président Muhammadu Buhari a prévenu qu’il n’autoriserait personne à « mettre en péril la paix et la sécurité de l’Etat » ; il estime même avoir été « trop faible » face à la contestation... 
Rien n’augure donc d’un retour prochain à la paix civile.


L’Éthiopie subit ces derniers jours une escalade militaire : craignant que le TPLF (Front de Libération du Peuple du Tigré), ne cherche à constituer un État séparatiste, le gouvernement éthiopien, accusant le mouvement d’avoir attaqué une base de l’armée fédérale, est en train de masser des troupes dans la région concernée.