La rentrée universitaire 2020 s’est faite avec le manque de personnel enseignant et le manque de moyens, les universités se sont trouvées abandonnées par le gouvernement dans la mise en place des mesures sanitaires. La nouvelle présidence de l’Université a promis 4 masques lavables pour l’année aux étudiants boursiers et 2 aux non boursiers mais ils n’ont pas encore été distribués. Les normes sanitaires nécessitent en théorie un espace d’un mètre entre les étudiants, les cours magistraux en amphithéâtre s’effectuent avec la moitié des effectifs et un siège vide entre les élèves. La diminution des effectifs lors des cours magistraux engendre l’autre moitié des cours à distance, avec les inégalités de confort et d’accès à internet que l’on connaît en fonction des foyers. Les Jeunes communistes revendiquent la titularisation des enseignants vacataires et le dédoublement des classes. A cela, s’ajoute pour les mêmes raisons sanitaires la diminution de moitié des places disponibles au restaurant et à la bibliothèque universitaire.
La rentrée s’avère aussi compliquée du point de vue financier. En effet, le coût de la vie étudiante augmente cette année de 3%, de 8% si l’on compare sur trois ans. Le principal facteur de cette hausse est la crise sanitaire que nous vivons, avec l’obligation de porter un masque ce qui représente un coût moyen de 230 € par an (UNEF).
Autre effet de la pandémie, les revenus des étudiants sont en baisse puisque beaucoup ont perdu ou bien n’ont pas retrouvé de travail suite à cette crise. Bon nombre d’étudiants doivent travailler ; 74% des étudiants se salarient durant leurs études, 46% le font durant l’année universitaire, et environ 25% travaillent à mi-temps ou à temps complet. Les pertes d’emplois durant le confinement se sont ajoutés aux loyers qui ont dû continuer à être payés. Le loyer représente 69% du budget des étudiants, il faut donc parfois manger moins, se salarier plus ou encore sacrifier une partie de sa vie sociale alors que le confinement a été pour beaucoup compliqué sur le plan psychique.
Dans ce contexte, l’Union des étudiants communistes a lancé une pétition nationale pour le revenu étudiant. En effet, le salariat est la première cause d’abandon des études, cette proposition est une mesure qui vise l’égalité des chances par l’émancipation financière des étudiants. Cette campagne pose également les bases du choix de société auquel nous aspirons. Le revenu étudiant pourrait permettre d’expérimenter le temps des études l’égalité salariale entre les femmes et les hommes tout en cotisant pour la sécurité sociale dont une nouvelle branche serait créée. La proposition répondrait aussi aux problématiques des étudiants étrangers qui doivent entre autres assumer des frais d’inscriptions très coûteux, qui occupent souvent des emplois non déclarés (à cause des accords entre la France et leur pays d’origine) et dont l’éloignement avec leur famille est source de précarité.
Enfin, le défi climatique et les crises multiples qui y sont associées nécessitent d’avoir des futurs travailleurs bien formés, sans compter que l’accès aux diplômes constitue un rempart contre le chômage, puisque celui-ci est 3,5 fois plus élevé chez les non diplômés que chez les titulaires d’un bac + 2 ou plus.