Le 9 juin dernier, dans toute la France des associations, syndicats, partis politiques, dont le PCF, appelaient à la mobilisation la plus large contre le racisme et les violences policières. A la suite du meurtre de Georges Floyd, dans de nombreux pays, les manifestations ont essaimé.

En France, on ne découvre pas les contrôles discriminatoires qui sont dénoncés depuis de nombreuses années et qui ont déjà conduit à plusieurs scandales (Zyed et Bouna, Adama Traoré…) mais certaines pratiques policières, comme les doctrines d’emploi des forces de l’ordre doivent être sérieusement interrogées.

Contrôles au faciès, usage abusif de la force, utilisation de techniques ou d’armes pouvant être létales lors d’opérations de maintien de l’ordre, la liste est longue des faits reprochés aux forces de police (et à ceux qui les dirigent), par les associations de défenses des droits de l’Homme, mais pas seulement. Des institutions comme l’ONU se sont émues de la répression (les tirs de LBD) lors des manifestations de gilets jaunes par exemple. Une chose est sûre, ces pratiques viennent décrédibiliser l’ensemble d’un corps professionnel dont les Français attendent une présence sur le terrain qui assure une plus grande sécurité quotidienne.
Les résultats de l’enquête du Défenseur des droits, publiée au printemps 2016, et réalisée sur un échantillon de plus de 5 000 personnes montre que, « par rapport à l’ensemble de la population, les jeunes hommes en France, perçus comme arabes/maghrébins ou noirs, ont une probabilité vingt fois plus élevée d’être contrôlés que les autres ». Et pour exemple, le défenseur des droits, Jacques Toubon de dénoncer « un commissariat de police [qui] a donné des instructions de procéder, dans un secteur, à des contrôles d’identité de « bandes de noirs et nord-africains » et à « l’éviction systématique de Roms et de sans domiciles fixes », et ce, en l’absence de tout comportement préjudiciable ». Si cet exemple, fort heureusement, ne peut être généralisé, il participe d’une crispation légitime des populations visées.

De plus, comme le dénonce le PCF : « le pouvoir de M. Macron et de son ministre M. Castaner ayant choisi d’instrumentaliser les forces de l’ordre pour affirmer une autorité de plus en plus contestée, on a vu se multiplier les brutalités policières et les actes racistes dans des manifestations ou et des quartiers populaires ». A Nantes l’émotion est encore vive un an après le décès de Steve Maia Caniço noyé dans la Loire après une intervention policière dont la légitimité pose question et qu’avaient dénoncé en son temps les communistes nantais. 

Reste un travail important pour pacifier les rapports de la police à la population et retrouver cette proximité qui fait tant défaut aujourd’hui.