Le 6 novembre, les retraités se sont mobilisés en Loire-Atlantique dans plusieurs rassemblements. Plus de 100 sur le territoire national pour exprimer leurs désaccords et défendre leurs revendications. Tant sur les projets concernant la CSG, la suppression de l’abattement fiscal de 10 %... que de la revalorisation des pensions ou du doublement des franchises médicales.
Alors que de nombreux Français scandent « justice sociale et fiscale », l’Assemblée nationale a discuté du budget de la Sécurité sociale, volet recettes puis dépenses. C’est dans cette partie que le 12 novembre une majorité de députés ont voté une suspension provisoire qui s’apparente à un décalage de trois mois. Nous sommes loin d’une suspension réelle – c’est ce que les Français avaient compris - et encore moins de l’abrogation de la réforme des retraites. Certes, des avancées peuvent être arrachées et cela montre des forces de gauche divisées. Cependant un amendement portant sur l’augmentation du taux de la CSG - sur le patrimoine - de 9,2 à 10,6 % qui traduit une hausse de la fiscalité du capital a été voté par l’ensemble des forces de gauche. Reste à passer le cap du Sénat, de la commission paritaire vers la deuxième lecture !
À défaut de toucher aux ultras-riches, aux profits privatisés, à la masse des dividendes et aux aides publiques non-conditionnées aux grandes entreprises, comme au taux d’imposition des grandes entreprises en comparaison des PME (soit 10 Mds €), le gouvernement fait le choix de faire payer la multitude des salariés et retraités. Un procédé classique pour les défenseurs du capitalisme ! Cela explique le rejet plein et entier de la taxe Zucman et du retour de l’ISF. La remise en cause des exonérations de cotisations sociales pour la sécu à hauteur de 80 Mds € - dans les aides publiques - pourrait permettre de combler le dit « trou » de 23 Mds € et de maintenir et ouvrir des politiques sociales nouvelles.
Il est nécessaire de se donner des moyens nouveaux, redistribuer et taxer les riches sera-t-il suffisant sans s’attaquer au coût et au pouvoir du capital pour promouvoir une autre politique de l’emploi et augmenter les richesses créées par le travail ? Sans concevoir de nouveaux pôles publics pour assurer la maîtrise publique ?
Pour combattre les volontés d’affaiblir la Sécurité sociale par des projets de capitalisation…, les élus du groupe GDR (communistes et associés) ont déposé une proposition de loi en octobre visant à constitutionaliser cette institution sociale conquise il y a 80 ans sous l’impulsion d’Amboise Croizat.
