L’ancien Président Nicolas Sarkozy ayant été condamné à cinq ans de prison avec exécution provisoire pour délit d’association de malfaiteurs, des attaques contre l’institution judiciaire allant jusqu’à des menaces à l’encontre de la juge qui a porté le jugement ont fusé. Attaques immédiatement dénoncées par les syndicats de magistrats.

À droite et à l’extrême droite, de nombreux défenseurs de Nicolas Sarkozy dénoncent un « jugement politique » et une exécution provisoire de la peine, qui constituent désormais à leurs yeux un « danger ».

Les propos outranciers de l’ancien Président de la République, qui a estimé par exemple que sa condamnation dans le cadre de l’affaire Sarkozy-Kadhafi « violait toutes les limites de l’État de droit », indignent 18 avocats qui ont décidé de déposer plainte. Monsieur Sarkozy allant même essayer de se défendre dans un entretien au Journal du dimanche, propriété du groupe Bolloré.

Le Parti communiste français réaffirme avec force son attachement à l’indépendance de la justice et au respect de la séparation des pouvoirs, piliers fondamentaux de notre démocratie. Contester la légitimité des décisions judiciaires parce qu’elles concernent un ancien président, c’est fragiliser l’État de droit et encourager l’impunité des puissants. Les pressions sur l’autorité judiciaire sont inacceptables. Ce climat est indigne de la République.

Interrogé le 3 octobre dernier sur une chaîne d’information en continu, Fabien Roussel estimait qu’il n’avait pas à faire de commentaire sur cette décision de justice : « Je n’ai pas voulu en faire sur l’affaire de M. Sarkozy. Il y a une procédure longue, de plus de dix ans, il est condamné, donc acte. Je ne vais pas tirer sur l’ambulance. En revanche, je me suis exprimé pour dénoncer les menaces dont font l’objet les magistrats et ça c’est inacceptable, cela remet en cause l’État de droit. Quand il y a une décision de justice, que l’on soit misérable ou puissant, il faut l’accepter, et pas la contester. » Sur la question de l’exécution provisoire, Fabien Roussel réaffirme qu’il faut « respecter les décisions de justice », « pourquoi les responsables politiques devraient-ils être exemptés de dispositions qui existent aujourd’hui dans la loi ? ». Il rappelle que ses dispositions ont été introduites dans la loi quand Madame Rachida Dati était ministre de la Justice et que Monsieur Nicolas Sarkozy était Président de la République.

Dans sa décision du 23 juillet 1975, le Conseil constitutionnel affirme que « Le principe d’égalité devant la loi proclamé dans la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 est solennellement réaffirmé par le préambule de la Constitution ».