Sale temps en Europe pour les démocrates, les progressistes et les défenseurs des libertés. La construction européenne avait promis la démocratie et la prospérité aux peuples européens, mais les conséquences politiques de l’Europe libérale, de ses traités fédéralistes et de l’élargissement au service d’un grand marché unique, n’ont pas convaincu les électeurs européens qui se reportent à presque chaque élection, depuis de nombreuses années, sur les populistes de droite et les ultra-conservateurs. Ils sont déjà au pouvoir en Hongrie ou en Italie, participent ou soutiennent les gouvernements en Suède, en Finlande, en Slovaquie, en République Tchèque ou aux Pays-Bas.
Désormais c’est en Pologne que les partis d’extrême droite remportent l’élection présidentielle. Et ce, 15 jours après que les roumains et les portugais aient placés les fascistes à la 2ème place de leurs élections nationales respectives. Au-delà du conflit ukrainien et de la vague trumpiste, ces résultats électoraux traduisent un mal-être social généralisé à l’Europe auquel toutes les forces progressistes et républicaines doivent répondre, aussi bien à l’échelle des institutions nationales qu’à l’échelle des institutions européennes.
L’instensification des politiques de droite et capitalistes dans les pays d’Europe, l’aggravation des inégalités et des conditions de vie, les attaques à l’encontre des droits des travailleurs ou le démantèlement des services publics auraient-elle partout les mêmes effets ? 20 ans après la victoire, en France, du non au Traité Constitutionnel Européen, la question mérite d’être posée mais ne suffira pas à comprendre pourquoi chez une grande partie des électeurs l’irrationalité tend à prendre le dessus sur la raison.
