Des centaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi 28 février sur la place Syntagma, en commémoration du tragique accident de train survenu dans la région de Tempé il y a deux ans, qui avait fait 57 morts, dont de nombreux étudiants, après la collision de deux trains.
Près d’un million de personnes ont manifesté dans tout le pays, dénonçant la politique criminelle du gouvernement. La colère était d’autant plus forte que, ces dernières semaines, plusieurs rapports et vidéos publiés ont mis en évidence les tentatives du gouvernement pour dissimuler des preuves centrales dans le déroulement de l’enquête. Un rapport d’expert révèle qu’un des deux trains transportait une cargaison illégale de produits chimiques explosifs, ce qui a favorisé l’explosion et le nombre élevé de victimes.
Plus largement, les manifestants dénoncent la responsabilité du gouvernement actuel et du parti de droite Nouvelle Démocratie, mais aussi des gouvernements précédents dans l’état désastreux du réseau ferroviaire. La tragédie de Tempé est la conséquence des politiques de privatisation menées par les gouvernements successifs sous l’égide de l’Union européenne.
Les partis d’opposition réclament des investissements massifs dans les services publics et la fin des politiques autoritaires.
Certains considèrent cet horrible accident comme le résultat de la vétusté d’un réseau ferroviaire délaissé depuis des décennies, notamment après la crise économique (2010-2018) et les mesures d’austérité qui ont conduit, en 2017, à la privatisation de la compagnie grecque de chemins de fer. Les représentants syndicaux avaient régulièrement averti le gouvernement sur les défaillances du réseau, mais ils n’ont pas été écoutés.