Alors que le nouveau président des États-Unis a exprimé sa volonté d’en faire le 51e état américain, le Canada traverse actuellement une crise politique forte. Au-delà des déclarations provocantes de Donald Trump ainsi que l’application des hausses de taxes douanières, le premier ministre Justin Trudeau, en activité depuis 2015, a annoncé sa démission de son poste au gouvernement et du Parti Libéral qu’il dirigeait.

Pour lui succéder, le Parti Libéral a choisi Mark Carney, un ancien banquier de 59 ans qui a fait carrière à Goldman Sachs avant d’être en charge de la Banque du Canada puis de celle d’Angleterre. Ce dernier a pris ses fonctions officielles le 14 mars pour enchaîner avec un déplacement en France et au Royaume-Uni en début de semaine suivante. 

Avec un discours offensif à l’égard de Donald Trump et un rapprochement explicite de ses partenaires européens historiques, Carney fait donc ses débuts en politique dans un contexte géopolitique particulièrement mouvementé. Les rencontres successives avec Emmanuel Macron et Keir Starmer, premier ministre britannique, sont donc allées dans le sens des gentillesses à l’heure où l’Europe tout comme le Canada subissent les augmentations douanières et les leçons de morale américaines. 

À peine au pouvoir et déjà pressé par le temps, car le Canada devrait organiser des élections législatives à la fin du mois d’avril ou au début mai. Après l’annonce de Justin Trudeau en début d’année le Parti Conservateur et son leader, Pierre Poilievre, obtenaient 20 points d’opinion favorable de plus que le Parti Libéral. Début mars, les cartes sont rebattues et les intentions de vote placent les deux partis au coude à coude. À voir si l’effet de nouveauté et les positions fortes du centriste Mark Carney pourront s’inscrire dans la durée ou si l’année 2025 marquera le retour de la droite au pouvoir.