Le marché de l’automobile français a fortement reculé depuis 2019, avec une baisse de 13 % des immatriculations sur le marché des voitures particulières et de 25 % pour les véhicules utilitaires légers.
Après plusieurs années de croissance à deux chiffres, de nombreux constructeurs européens, comme Stellantis, Mercedes et Volkswagen ont revu leurs objectifs de résultats à la baisse en fin d’année 2024. Les chiffres sont implacables : -84 % de bénéfices pour BMW, -91 % pour Audi, et des milliers d’emplois menacés pour les constructeurs allemands comme Volkswagen.
Volkswagen, premier constructeur mondial devant Toyota avec 10,8 millions d’unités vendues, prévoit un vaste plan de 10 milliards d’euros d’économies avec des mesures drastiques, dont la possible fermeture de deux usines, la réduction de 10 % des salaires et le gel des augmentations. Pour les Allemands, le problème vient principalement de la Chine, qui a été jusque-là un marché fructueux, mais les constructeurs du pays rattrapent rapidement leur retard et les divers scandales de défaut de frein, d’airbag défectueux ou encore le dieselgate ont fortement dégradé l’image de marque des constructeurs européens. Ce sont maintenant les constructeurs chinois comme BYD ou Nio qui viennent s’installer en Europe avec des voitures moins chères et souvent plus performantes, notamment sur le marché des électriques qui progresse moins rapidement qu’en 2023 mais reste florissant avec de fortes marges par véhicule.
L’automobile allemande, très dépendante de la Chine, et aux États-Unis l’arrivée de Donald Trump font peser de gros risques pour l’industrie d’outre-Rhin. L’Allemagne cherche à diversifier d’urgence ses échanges commerciaux, d’où l’accélération à marche forcée de l’accord de libre-échange UE-Mercosur.
En France, le groupe Renault semble avoir passé une année 2024 correcte, mais Stellantis, qui réunit les marques Peugeot, Fiat, Chrysler, RAM, Opel ou encore Alfa Romeo, a annoncé une chute de 27 % de son chiffre d’affaires au troisième trimestre 2024 : les risques de perte d’emplois pèsent fortement sur les ouvriers du groupe. Les résultats de Stellantis, plus que médiocres, ont précipité la chute de Carlos Tavares de la tête du constructeur, ce qui n’a pas empêché celui-ci de partir avec un beau chèque de 6,37 millions d’euros pour sa retraite anticipée !