Avec la chute du régime de Baas, la guerre, qui durait depuis des années par procuration, s’est muée en une compétition entre les puissances internationales pour redessiner la Syrie. Ce conflit complexe rend difficile un consensus entre les acteurs politiques, et donc la prévision de l’avenir du pays.
Les pays occidentaux, notamment européens, demandent des garanties pour la protection des droits des minorités en Syrie. En revanche, l’État turc maintient une ligne opposée, notamment envers les Kurdes, qu’il considère comme une menace. L’objectif de la Turquie est d’éliminer les acquis des Kurdes, qui ont obtenu des avancées après des décennies de lutte, et de maintenir un contrôle sur la région tout en évitant une guerre ouverte.
Les Kurdes et les forces de l’Administration Autonome en Syrie soutiennent une solution pacifique et démocratique. Ils proposent le modèle de la Nation Démocratique d’Abdullah Öcalan et mis en pratique au Rojava, comme solution pour toute la Syrie.
Ce modèle repose sur une approche inclusive visant la coexistence de toutes les communautés ethniques et culturelles de Syrie. La Syrie est un pays multiconfessionnel, multilingue et composé de diverses structures ethniques. Aucune alternative à un système démocratique ne permettra de maintenir cette diversité en paix.
Les Kurdes ont montré, malgré l’encerclement et la guerre, qu’une telle coexistence est possible, comme en témoigne la Révolution du Rojava. Bien sûr, des lacunes existent, mais ce système est encore en phase de construction.
Il est évident que l’obstacle principal à une solution démocratique en Syrie est l’idée hégémonique de l’État turc, qui persiste dans sa politique de négation et de destruction des Kurdes, non seulement dans le Kurdistan du Nord, mais dans l’ensemble des territoires kurdes. Elle mobilisera toute son énergie pour effacer les acquis des Kurdes. La Turquie cherche aussi à libérer des prisonniers de l’État islamique (Daesh) dans les camps, une situation qui lui permettrait de redessiner la dynamique du conflit.
Le monde entier est concerné par cette guerre, comme en témoignent les attentats en Europe qui rappellent que l’instabilité en Syrie affecte la sécurité globale. La défense de la Révolution du Rojava, axée sur des valeurs démocratiques et la libération des femmes, reste essentielle pour l’avenir de la Syrie et du Moyen-Orient.
