Ce 14 janvier commençait la première audience du procès en destitution du président sud-coréen, qui ne s’y est pas présenté. Mais que s’est-il passé en Corée du Sud, et pourquoi le président et le président par intérim ont tous deux été destitués ?

Coup de théâtre dans la vie politique sud-coréenne : le président conservateur Yoon Suk-yeol se fait destituer par le Parlement après avoir essayé d’imposer la loi martiale le 3 décembre afin de protéger son pays des « forces communistes nord-coréennes » et d’« éliminer les éléments hostiles à l’État », ce qui aura entraîné un appel à la grève générale illimitée par la Confédération coréenne des syndicats. Le président revient en arrière, mais signe sa fin au pouvoir. La destitution, après une première tentative boycottée par le PPP, le parti du président, est finalement votée à la majorité par les députés (204 voix pour, l’opposition obtenant la majorité et ayant réussi à convaincre certains membres du parti présidentiel).
Il est donc remplacé par Han Duck-soo, accusé de continuer la « rébellion » du président. En effet, pour qu’une destitution soit validée, elle doit être votée aux deux tiers des magistrats de la Cour constitutionnelle. Mais le président par intérim n’a pas jugé qu’il était de son rôle, en tant qu’intérim, de pourvoir les trois sièges vacants des magistrats qui avaient pris leur retraite quelques mois avant la loi martiale et que leur nomination devait faire l’objet de discussions préalables avec chaque parti. Cette décision aurait facilement pu entraîner le rejet de la destitution et les députés ont à nouveau exprimé leur mécontentement en destituant également le président par intérim. Suite à cela, des manifestants se disent satisfaits mais inquiets pour la suite.

L’audience du 14 janvier n’a duré que quelques minutes, de par l’absence de Yoon Suk-yeol. Celui-ci a finalement été arrêté le 15 janvier, la Cour a jusqu’à la mi-juin pour statuer sur son sort.