Parmi les victimes menacées par les coupes claires annoncées par Christine Morançais dans le budget de la Région concernant la culture, la Maison Julien Gracq à Saint-Florent-le-Vieil pourrait ne pas s’en relever. Léguée par l’auteur du Rivages des Syrtes, du Château d’Argol et de tant de livres racontant les bords de Loire, Nantes et sa région, la demeure est devenue en 2012 « un séjour temporaire de repos ou de travail (…) destiné à des écrivains », pour reprendre les mots de Julien Gracq.
En dix ans, la Maison a accueilli en résidence plus d’une centaine d’auteurs, mais aussi des plasticiens, des musiciens, pour de nombreux échanges avec le public. Elle est aussi à l’origine d’un festival « littéraire et géographique », Les Préférences, dont les thématiques rappellent les deux dimensions de l’écrivain, grand prosateur et professeur de géographie. Hors les murs, la Maison essaime et les auteurs en résidence interviennent dans les lycées de la région, les prisons, les Ehpad, animent des balades littéraires…
Le lieu est par ailleurs ouvert au public tous les ans d’avril à novembre, pour des visites libres ou guidées de la Chambre des cartes (salle d’exposition), des jardins et de la bibliothèque, riche de 2400 ouvrages ayant appartenu à Julien Gracq. Or, bien qu’ayant participé pleinement à la mutation du lieu d’habitation en résidence d’écrivains en ayant abondé la structure de plus de deux millions, la Région Pays de la Loire envisage de tailler dans les subventions dans le cadre de la préparation de son budget 2025 à hauteur de 50 % et jusqu’à tout supprimer en 2026. Pour le directeur, cet abandon entérinerait la fin d’une structure qui emploie trois salariés et participe de la valorisation culturelle et touristique du territoire.