« Le Région Big Bang Emploi permet à tous les publics de trouver leur voie parmi les nombreux métiers et secteurs représentés », c’est ainsi que Christelle Morançais, présidente de notre région, présentait la 2e édition de son rendez-vous qui doit permettre à tous de trouver un emploi en Pays de la Loire. Cet événement de communication n’annonçait pourtant pas le grand plan de licenciement du mois suivant, avec un budget régional 2025 réduit de 100 millions d’euros et la suppression de 100 postes dans les directions du siège de la Région.
La présidente des Pays de la Loire, qui en février dernier avait choisi de rejoindre Edouard Philippe en adhérant à Horizons, est une élève très zélée du gouvernement Barnier. Elle promet 100 millions d’euros d’économie là où l’État ne lui en réclame que 40. Mais il faut dire qu’elle est pleinement soutenue par les élus de la majorité présidentielle. Ainsi, François De Rugy est venu à son secours : « Parler de plan social, je trouve que c’est un peu choquant vis-à-vis de ceux qui vivent vraiment un plan social ».
Pourtant, « plan social » sont les mots qui résonnent à l’Hôtel de Région, car ce sont 10 % des effectifs qui devraient être supprimés. Au Planning familial, on s’inquiète également de la suppression totale de la subvention régionale. Chez les maires, le son de cloche est le même quand ici un théâtre ou une mission locale apprend par SMS qu’en 2025 le soutien des Pays de la Loire est purement et simplement annulé.
Pour de nombreux acteurs, Christelle Morançais se paie un coup de communication en se positionnant comme la grande garante de l’équilibre des deniers publics. Son véritable objectif est en 2027, elle se voit probablement déjà Première ministre d’Edouard Philippe, candidat déclaré à la future présidentielle. Mais les 3000 personnes venues de tous les horizons lundi 25 novembre au matin, malgré la pluie, lui ont déjà valu l’annulation de sa rencontre avec les maires et sa méthode est également jugée brutale même par ceux de son camp.
Entre mobilisation des acteurs culturels et défiance des autres institutions, ce rêve de Matignon pourrait s’arrêter aussi rapidement que celui de son prédécesseur Bruno Retailleau qui avait soutenu le cheval boiteux François Fillon pour la présidentielle de 2017.